Six médiateurs missionnés par la Ville de Grenoble arpentent les rues de la capitale des Alpes depuis le 15 juin dernier et jusqu'au 15 septembre. Leur but : sensibiliser les habitants sur les différentes incivilités urbaines avec une approche différente.
Leur t-shirt vert fluo floqué de la mention "médiateur" en grosses lettres dans le dos ne passe pas inaperçu. Depuis le 15 juin et jusqu'au 15 septembre, ils sont six à arpenter les parcs, jardins et rues les plus animées de Grenoble. Leur mission : gérer les incivilités et faire remonter les problématiques aux élus.
Ils sont les médiateurs de Grenoble. Mohammed et Mehdi font partie de cette expérimentation et sont missionnés par la Ville. Ce vendredi, ils entament une longue journée : "Nous, on est là de 18 heures à minuit, parfois jusqu'à deux heures du matin", explique Mohammed.
"Les gens de la Ville ne sont pas au courant de tout. Leur faire remonter une situation permet de trouver des réponses à certaines problématiques", ajoute-t-il au sujet de son action.
Une approche particulière
Pour aller à la rencontre des habitants, sans faire figure d'autorité pour mieux sensibiliser, les deux médiateurs ont leur petite technique : "On s'intéresse à l'individu : pourquoi il est là ? Pourquoi il est dans ce parc ? Pourquoi il est en train de faire ce qu'il fait ? Et ce n'est qu'après que l'on s'intéresse à la problématique." Une manière d'engager le dialogue sans jugement, ni agressivité pour mieux gérer les incivilités.
La soirée débute. Une foule toujours plus importante se dirige vers les bars du centre-ville de Grenoble. Les deux hommes quittent leur parc municipal pour orienter leur ronde vers les terrasses. Ici, ce sont les vols qui sont au cœur de leur sensibilisation. Mohammed interpelle deux amis qui manquent de vigilance : "Vous êtes en train de parler, vous êtes tranquilles, mais vous ne faites pas attention à votre sac. Ici, c'est comme ça que ça se passe et ce n'est pas la première fois que ce genre de vol peut se produire", raconte-t-il.
Une expérimentation amenée à se prolonger ?
L'expérimentation se termine d'ici la fin de l'été. Mais elle pourrait être renouvelée à l'avenir : "Grenoble a pour objectif et ambition de déployer, dans les années à venir, un dispositif qui se déroulerait tout au long de l'année. On s'aperçoit que l'utilisation de nos parcs et jardins se fait dès l'arrivée des beaux jours de l'année", indique Maud Tavel, adjointe à la tranquillité publique de Grenoble.
Les médiateurs ont déjà joué un rôle. Grâce à leurs remontées, l’éclairage public a été rallumé dans une partie du parc Mistral, situé dans le centre-ville de Grenoble, autrefois propice aux agressions.