Pollution de l'air à Grenoble : quatre questions pour comprendre l'extension de la "Zone à faibles émissions"

La métropole de Grenoble étend à partir du 2 février sa "zone à faibles émissions" (ZFE) à 27 communes, une première en France. Seuls les véhicules de marchandises les moins polluants pourront circuler.

Objectif baisse de la pollution de l'air. Grenoble-Alpes Métropole a annoncé mercredi étendre à partir du 2 février sa "Zone à faibles émissions" à 27 communes pour lutter contre la pollution atmosphérique.

 

  • Qu'est-ce qu'une "ZFE" ?


Les zones à faibles émissions (ZFE) ont été créées par l'Union européenne et reposent sur le principe d'un accès à une agglomération aux seuls véhicules dits "à faibles émissions". 

En France, on utilise la classification des vignettes Crit'Air pour définir ces véhicules. 
 

Pour le moment, quinze agglomérations françaises ont mis en place une ZFE, comme elles s'y étaient engagées en 2018, mais il en existe 220 dans toute l'Union européenne. 

 
  • Qui est concerné ?


Dans la métropole grenobloise, dix communes sont pour le moment concernées par cette ZFE, créée en mai 2019. À partir du 2 février, 27 communes feront partie de la ZFE, dans un périmètre qui accueille 90 % des habitants et 95 % des emplois de la Métropole.

Seuls les véhicules de transports de marchandises (poids-lourds et véhicules utilitaires légers), responsables d'une grande partie de la pollution de l'air, sont soumis aux restrictions de la ZFE. 3500 poids lourds circulent chaque jour depuis ou vers la métropole grenobloise, et 37 000 opérations de livraison sont réalisées chaque jour.
 

Concrètement, dans la ZFE, les poids-lourds et les véhicules utilitaires légers doivent avoir une vignette Crit'Air 1, 2, 3 ou 4 pour pouvoir circuler, et ce tous les jours de la semaine, 24/24h.

Les restrictions sont mises en place progressivement. L'année dernière, seuls les véhicules de transports de marchandise avec une vignette Crit'Air 5 étaient interdits dans la ZFE. Les restrictions vont être de plus en plus sévères pour qu'en 2025, seuls les poids lourds et véhicules utilitaires de catégorie 1 (les moins polluants) soient autorisés à rouler. 

 
  • Quelles conséquences sur la pollution ?


L'objectif est de diminuer la pollution atmosphérique dans le bassin grenoblois. À Grenoble, le transport de marchandises pèse pour 33 % des particules fines (PM10) et pour 48 % des oxydes d'azote émis par le secteur des transports.

La Métropole mise donc sur la ZFE pour réduire considérablement cette exposition et vise d'ici à 2026 une baisse de 69 % des émissions des oxydes d'azote, de 46 % des émissions de particules fines, de 3 % des gaz à effet de serre. 
 
Aujourd'hui, trois habitants sur quatre sont fortement exposés à la pollution dans la métropole grenobloise. La pollution atmosphérique est responsable de 114 décès par an en moyenne dans le bassin grenoblois, c'est neuf fois plus que que l'accidentologie routière.

D'ici 2026, la métropole espère donc une diminution de l'exposition moyenne des habitants de l'agglomération au dioxyde d'azote de 18 %. De quoi se mettre à l'abri de tout contentieux européenn puisque, selon la Métropole, "plus aucun des 2000 habitants actuellement exposés à un dépassement de la valeur limite (européenne) en 2018 ne le seraient en 2026".

 
  • Quelles mesures d'accompagnement ?


La métropole va mettre en place un "fonds air" doté de 2 millions d'euros qui permettra d'accompagner les acteurs économiques dans leur transition vers des véhicules plus propres. Cinq véhicules par entreprises pourront par exemple être aidés (contre un actuellement) avec une aide portée jusqu'à 18000 euros pour l'achat d'un poids lourd GNV. 

De manière générale, la métropole met en place plusieurs dispositifs pour inciter à l'achat de véhicules utilitaires ou de poids lourds électriques ou roulant au gaz. Tous les professionnels ayant une activité dans la métropole grenobloise pourront en bénéficier.  

 
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