Présidentielle : Eric Piolle, le maire de Grenoble, va-t-il faire un pas de plus vers 2022 ?

Eric Piolle candidat à la présidentielle de 2022 ? Le maire écologiste de Grenoble, qui fait durer le suspens, organise une conférence de presse ce mercredi 5 mai à Paris. Même pas encore candidat à la primaire écologiste, il entend légitimer son ambition élyséenne.

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Après avoir vu son probable concurrent à la primaire EELV Yannick Jadot préempter son thème du rassemblement, le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle sort de l'ombre mercredi à l'occasion d'une conférence de presse aux accents de campagne pré-présidentielle. S'il n'est pas officiellement déclaré candidat à la primaire de septembre, Eric Piolle va tenter de légitimer son ambition élyséenne en dévoilant la première mesure qu'il estime nécessaire à un hypothétique président écologiste.

Ce rendez-vous est le premier organisé en grande pompe et en présentiel avec toute la presse nationale, après plusieurs mois de relative discrétion à arpenter la France pour construire ses réseaux et soutenir les candidats aux élections régionales de juin. "On est dans une période où chacun veut montrer qu'il incarne le mieux le pôle écologiste", observe le président du groupe écolo au Sénat, Guillaume Gontard, proche d'Eric Piolle.

Celui-ci a ainsi pu être pris de court par un "Yannick Jadot qui a fait un pas par-dessus la primaire", ajoute le sénateur en référence à l'appel à la réunion des gauches en avril, qui a beaucoup fait parler de l'eurodéputé. "Il y a une forme de front renversé", note-t-on aussi dans l'entourage de Yannick Jadot.

 

"Sa force, c'est d'avoir posé sa stratégie dès l'automne dernier"

Chez les proches de l'édile grenoblois, pas question cependant d'évoquer une contre-attaque aux initiatives de Yannick Jadot, qui ont éclipsé médiatiquement le rare dialogue public entre les leaders de la CGT et de la CFDT organisé la même semaine par Eric Piolle. "Sa force, c'est d'avoir posé sa stratégie dès l'automne dernier et de la suivre, imperturbable", assure un des soutiens du Grenoblois.

Marine Tondelier, qui coordonne ses initiatives sur le plan national, renchérit: "Eric Piolle discute depuis longtemps avec tous ceux qui étaient invités à la réunion. Il en défendait le principe depuis longtemps, parfois contre Jadot". Quant à la notoriété et aux intentions de vote, elles suivront naturellement s'il est désigné à la primaire, veulent-ils croire.

Malgré tout, "la séquence menant à la réunion des gauches n'était pas bonne, elle a créé beaucoup de brouille sur la ligne alors que la force des écolos c'est quand ils sont en équipe", glisse-t-on dans son entourage. "C'était à lui de le faire, il a une cohérence plus grande que Jadot sur cet aspect de l'union", regrette Alain Coulombel, membre de l'aile gauche du parti et partisan de l'union de la gauche. "Il s'est rendu un peu prisonnier du temps et du calendrier de la majorité interne de Julien Bayou", le chef d'EELV, qui reste inflexible sur la priorité donnée aux régionales.

Eric Piolle a donné le sentiment "de rester les bras croisés", "il manque de dynamisme, alors que c'est un excellent animateur de débat", affirme un ancien parlementaire EELV.

 

Eric Piolle inclut La France insoumise dans son rassemblement

Mais l'idée d'avancer vite dans le rapprochement des gauches, défendue par Yannick Jadot, est loin d'être acquise. Les discussions adoptent un tempo modéré, ce qui pourrait jouer en faveur d'un Eric Piolle qui se hâte lentement.

Une différence dans l'idée du rassemblement subsiste : Eric Piolle y inclut La France insoumise, contrairement à Yannick Jadot qui constate dans le journal La Dépêche, mardi, que Jean-Luc Mélenchon déjà candidat "préfère s'isoler".

Autre facteur : la présence de la féministe écolo Sandrine Rousseau, ex-numéro 2 du parti, parmi les candidats à la primaire. Elle n'était prévue par aucun des deux hommes.

 

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