Les avocats des parties civiles ont salué des réquisitions "lucides" et "fermes" à l’encontre de Nordahl Lelandais, jugé pour le meurtre de Maëlys et deux agressions sexuelles sur des petites cousines. Jeudi, le procureur général a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans.
Des réquisitions "lourdes mais logiques". Ce jeudi 17 février, les avocats des parents de Maëlys, tuée le 27 août 2017, ont salué la peine requise par le procureur général, Jacques Dallest, devant la cour d'assises de l'Isère. Le représentant du ministère public a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans à l'encontre de Nordahl Lelandais, jugé pour l'enlèvement et le meurtre de la fillette de 8 ans et des agressions sexuelles.
Il s'agit de "la peine qu'attendait la famille, les proches de Maëlys", a déclaré Me Fabien Rajon, avocat de Jennifer Cleyet-Marrel, mère de la petite fille. "Et je pense qu'il a aussi requis la peine qu'attendaient les Français", a-t-il poursuivi.
"La réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans, c'est tout simplement le maximum qui était encouru compte tenu de la qualification", a-t-il indiqué à la sortie de la salle d'audience devant un parterre de médias.
"J'ai noté le fait que le procureur général indiquait que Nordahl Lelandais constituait un danger absolu. (...) Hier, je vous ai dit que la famille de Maëlys attendait de la lucidité quant au profil de Nordahl Lelandais, sa dangerosité, et de la fermeté. Cette lucidité et cette fermeté ont été partagées par le représentant du ministère public. On en est satisfait", a estimé l'avocat de la mère de Maëlys.
"Une évidence"
Me Rajon a salué la décision de Jacques Dallest : "On a un procureur général, qui a avancé méthodiquement, sérieusement ses réquisitions et qui est tombé, en conclusion, sur une évidence. Cette évidence, c'est qu'il faut être ferme quand on a Nordahl Lelandais dans le box des accusés."
Lors de sa prise de parole, Jacques Dallest est longuement revenu sur le meurtre de Maëlys et le possible mobile sexuel dans cette affaire : "Le mobile sexuel était au cœur de ce réquisitoire, au cœur de cette plaidoirie, au cœur des plaidoiries des autres parties civiles. Evidemment, il planait au-dessus de ces assises. Le mobile sexuel, ça fait trois semaines qu'on l'a en tête. Et qui ne peut pas l'avoir en tête ? Surtout quand on connaît l'appétence de Nordahl Lelandais pour les jeunes filles, quand on connaît sa personnalité."
"Le mobile sexuel est au centre de toute chose"
Selon le procureur général, l'accusé pourrait ne pas avoir tout dit. Me Boguet, l'avocat du père de Maëlys, partage également ce sentiment : "(Jacques Dallest) est dans la posture de l’honnête homme qui dit le droit, c’est-à-dire qu’il représente les intérêts généraux de notre société. Il considère que l’attitude de déni, de dissimulation de Nordahl Lelandais, ne nous permet pas de faire l’entière vérité sur la nature des faits qui lui sont reprochés. Il a clairement établi, et nous le pensons également, que le mobile sexuel est au centre de toute chose."
Le représentant de Joachim de Araujo a également salué les réquisitions : "Je crois que M. l’avocat général a livré un réquisitoire parfaitement complet, sans rien oublier, et c’est ce qui a permis de conclure une démonstration vers laquelle nous tendons tous. La dangerosité criminelle, la nature même des faits qui sont reprochés à Nordahl Lelandais en ce qu’elle convoque les actes les plus horribles puisqu’ils sont subis par une enfant qui incarne également l’innocence, c’est la réclusion perpétuelle, a tranché Me Boguet. C’est à la fois une peine rétributive, le prix à payer pour ce type de faits, mais c’est surtout une mesure de protection pour l’avenir parce que le pronostic de réadaptabilité de l’intéressé est parfaitement opéré par rapport à son profil."
Le délibéré est attendu ce vendredi, à l'issue des plaidoiries de la défense. Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité.