Les syndicats isérois se sont dits déterminés à "continuer le combat", ce vendredi, après la validation de la réforme des retraites par le conseil constitutionnel. Emmanuel Macron a promulgué la loi dans la nuit. En Isère, l'intersyndicale doit décider, lundi, de la suite à donner au mouvement.
Les représentants nationaux des syndicats ont fait part de leur "incompréhension" et réaffirmé leur "détermination" ce samedi après la promulgation dans la nuit de l'impopulaire réforme des retraites au Journal officiel, qu'ils ont qualifiée de "provocation" et de "passage en force".
A Grenoble, l'intersyndicale iséroise s'était mobilisée ce vendredi, place de Verdun, en attendant le verdict du conseil constitutionnel. En fin d'après-midi, les Sages ont décidé de valider l'essentiel de la réforme des retraites, dont l'âge légal à 64 ans et bloqué une première demande d'initiative partagée (RIP).
Face à la préfecture, les instances syndicales n'ont pas montré de signe d'abattement. A l'unisson, ils martèlent leur volonté de "continuer le combat" pour obtenir le retrait de la réforme.
"La rue va parler, et elle va parler très fort"
"On n'est ni déçu, ni surpris. Conseil constitutionnel ou pas, cette réforme on n'en veut pas, on veut le retrait. On savait bien que le Conseil constitutionnel suivrait la loi. On sait ce qu'on a à faire maintenant, on doit continuer", déclare Philippe Philippe Beaufort, secrétaire général de Force Ouvrière Isère.
"On va se réunir pour décider des suites à donner. Il va y avoir beaucoup de citoyens déçus et révoltés. Macron va avoir ce qu'il veut, c'est-à-dire une insurrection, ce n'est pas possible autrement. La rue va parler et elle va parler très fort", promet-il.
Nicolas Ramos, secrétaire général adjoint de la CFDT de l'Isère, ne cache pas sa déception. "Le RIP a été retoqué aussi, c'est dommage. Cela aurait été très bien de faire participer l'ensemble des citoyens, qu'ils puissent donner leur avis. Encore une fois, on se retrouve avec un dialogue social réduit au silence", estime-t-il.
"On nous chie dessus"
La CGT se montre combative, déterminée à continuer le mouvement.
"Depuis le 19 janvier on est sur le pont, coûte que coûte, on ne lâchera pas pour défendre nos droits, on ne veut pas mourir au travail", s'insurge Elisa Balestrierie, porte-parole de l'organisation syndicale en Isère.
"Au-delà du fait qu'on nous chie dessus, excusez-moi mais c'est bien de ça qu'il s'agit, nos droits sont bafoués. Et au-delà de la réforme des retraites, c'est aussi ça, le problème, et c'est pour cela que l'on est aussi déterminés. A Grenoble comme au niveau national, on ne lâchera pas. On a toutes les cartes en main pour changer la donne, c'est le moment".
Les syndicats isérois ont prévu de se retrouver ce lundi 17 avril pour voir sous quelles modalités ils souhaitent poursuivre la mobilisation. "C'est important pour nous, au niveau de l'Isère, de continuer à rester unis", indique Nicolas Ramos de la CFDT.
Tous appellent d'ores et déjà à un grand rassemblement le 1er mai. Un cortège partira de la gare de Grenoble pour arriver à l'anneau de vitesse.