Les professeurs ont fait leur pré-rentrée ce vendredi 1er août, dans les quelque 3200 établissements scolaires de l'académie de Grenoble. Au programme : découverte des emplois du temps et des nouveaux collègues. Avec une nouveauté cette année : le "pacte enseignant" mis en place par le gouvernement.
En ce jour de pré-rentrée, "il y a un peu de stress et d’appréhension" chez Nicolas, qui découvre pour la première fois le collège de la Moulinière, situé à Domène près de Grenoble, en Isère. "Je vais découvrir les lieux et rencontrer mes nouveaux collègues" sourit le professeur qui vient de recevoir son emploi du temps.
Selon l'AFP, au niveau national, 25% des enseignants se disent "stressés à l'approche de cette rentrée", selon un sondage du SE-Unsa, mené auprès de 2 000 personnes.
"Nous avons des classes de plus en plus surchargées et puis il y a eu toutes ces annonces gouvernementales qui ont été faites sur nos salaires" s’inquiète Solenn, "la grille de salaire n’a pas du tout évolué pour les professeurs si ce n’est le point d’indice qui a légèrement augmenté de 1,5 point mais nous, ce que nous voulons, c’est autre chose que des primes".
L'arrivée du "pacte enseignant"
La principale nouveauté de cette rentrée, c'est le "pacte enseignant", mis en place par le gouvernement. Si un professeur s’engage à effectuer des missions de remplacement lors d’absences de ses collègues ainsi que d’autres missions en plus de ses heures habituelles, il verra ses heures supplémentaires payées double.
Ce dispositif a plusieurs objectifs : renforcer les savoirs dits fondamentaux, améliorer l’aide aux devoirs et favoriser l’orientation professionnelle à partir de la cinquième. "C’est très positif" affirme Robert Cannafarina, le principal du collège de la Moulinière qui reçoit une enveloppe de 40 000 euros pour mettre en place ce "pacte enseignant".
Cela permet de fluidifier le travail et de pouvoir rémunérer les enseignants qui prennent en charge des missions.
Robert Cannafarina, principal du collège de la Moulinière
Ce "pacte enseignant" n’est pas obligatoire mais accessible à celles et ceux qui le souhaitent. Elodie, qui gagne 2 300 euros par mois après 20 ans de carrière, a décidé de se lancer : "J’ai un enfant qui entre à l’université et nous sommes tous les deux enseignants avec mon mari" explique la professeure qui confie que cette revalorisation salariale représente une centaine d’euros par mois.
L’ancien ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye avait fixé un objectif de 30% d’adhésion, ce qui est sensiblement le cas dans le collège de la Moulinière, près de Grenoble. Mais selon certains syndicats, le nombre de professeurs l’ayant signé dans d’autres établissements est beaucoup moins important.
Selon l'AFP, à quelques jours du retour des 12,7 millions d'élèves à l'école dans l'Hexagone, aucun chiffre n'est communiqué par le ministère sur le nombre d'adhérents à ces nouvelles missions.
Gabriel Attal, nouveau ministre de l'Education nationale préfère "ne pas faire de pronostics". Les enseignants, eux, pointent avant tout une pénurie persistante, plus de 3 100 postes n'ayant pas été pourvus cette année aux concours enseignants en France.
L’académie de Grenoble en chiffres
L’académie de Grenoble c’est :
- 5 directions départementales : Ardèche, Drôme, Isère, Savoie et Haute-Savoie.
- 616 379 écoliers, collégiens et lycéens,
- 2 728 écoles, 329 collèges et 175 lycées et établissements régionaux d’enseignement adapté.
