RER à Grenoble : 150 élus et acteurs économiques de la métropole envoient un plaidoyer au gouvernement pour promouvoir le projet

150 élus et acteurs économiques de la métropole grenobloise ont envoyé un plaidoyer au gouvernement en faveur d’un projet de RER. Réunis ce vendredi 2 décembre pour une conférence de presse, ils ont renouvelé leur souhait de développer ce projet de transport péri-urbain sur le territoire.

Des RER dans dix métropoles françaises. Le projet d’Emmanuel Macron, annoncé le 27 novembre, fait déjà rêver de nombreux acteurs du territoire grenoblois. Chefs d’entreprises, élus, intercommunalités, chercheurs, acteurs culturels : ils sont 150 à avoir signé un plaidoyer en faveur d’un "Service Express Métropolitain", ou "RER de l’aire grenobloise".

"Le RER, c’est une nécessité"

L’antenne grenobloise du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) fait partie des signataires du courrier qui a été envoyé au gouvernement. "Au CNRS Alpes, nous employons 3000 agents, dont plus de 90 % sont présents sur l’agglomération grenobloise, à la fois sur la presqu’île scientifique, mais aussi sur le campus universitaire. Donc les besoins de mobilité, entre le campus Est et le campus Ouest sont très importants" explique la déléguée régionale Marjorie Fraisse. "Le RER, c’est une nécessité et un projet qui permet d’améliorer la fluidité de la circulation sur l’agglomération. Même si le tramway existe, le temps de trajet entre les deux campus reste très important, plus de 40 minutes. Donc la présence d’un RER urbain permettrait d’utiliser les transports en commun et diviser par deux, voire par trois les temps de trajets entre les deux campus".

Un constat que partage Cyril Menon, directeur des opérations chez l'industriel SOITEC, basé dans la vallée du Grésivaudan : "Un certain nombre de collaborateurs sont dans cette vallée, jusqu’à Voiron. Pour nous c’est important de fluidifier les transports. On compte tripler la taille de l’entreprise, donc le nombre de collaborateurs va être grandissant. Il est important d’avoir des moyens de transports durables pour permettre cette croissance".

Une union sacrée ?

Ce vendredi 2 décembre, Marjorie Fraisse et Cyril Menon se sont mobilisés aux côtés de nombreux autres acteurs publics et privés de tous bords, lors d’une conférence de presse organisée à la Plaine des Sports de Gières. 

"C’est un projet majeur et consensuel, porté de manière trans-partisane par les élus du territoire, les intercommunalités, les fédérations professionnelles, les acteurs économiques, universitaires, culturels et sportifs, a déclaré Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole. Nous savions que ce projet était soutenu, mais il était important de le montrer, de le faire savoir pour mettre toutes les chances de notre côté, afin de peser davantage dans les décisions et les orientations budgétaires qui seront prises nationalement et à l’échelle de la région".

Depuis déjà quatre ans, les élus de la métropole grenobloise travaillent sur le projet de RER. Il prévoit, d’ici 2035, la mise en service de 3 lignes :

  • Rives - Brignoud : un train chaque 1/4 d'heure ;
  • Saint-Marcellin-Gières : un train chaque 1/2 heure ;
  • Clelles-Grenoble : un train chaque 1/2 heure.

La volonté, c’est bien, mais maintenant on veut voir des sous et un calendrier.

Eric Piolle

Un milliard d'euros sera nécessaire pour réaliser les infrastructures du projet. Et malgré l'enthousiasme des élus locaux, la question du financement est déjà dans tous les esprits. "On fait tout ce travail de lobbying depuis déjà de nombreuses années. Et là, il y a une impulsion présidentielle, ça fait plus de chance de réussir et c’est important pour les étudiants, les classes moyennes à l’extérieur et pour l’économie en général, se félicite le maire de Grenoble Eric Piolle. Mais il reste tout à savoir...Normalement, c’est une compétence régionale. Or, on se doute bien que les régions n’ont pas les moyens de financer ça toutes seules. Donc la volonté, c’est bien, mais maintenant, on veut voir des sous et un calendrier".

Une question que se pose également Laurent Wauquiez, à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Maintenant, le sujet, ce n'est pas d'avoir une annonce du président de la République, c'est de savoir combien ? Combien d'argent est-ce qu'ils mettent ?" a-t-il déclaré dans un entretien avec l'AFP. Le projet du "RER à la Lyonnaise" représente sept milliards d'euros d'investissements à l'horizon 2035 avec des projets à court et moyen terme pour un montant de 1,4 milliard d'euros, selon un communiqué de la Région.

Laurent Wauquiez a également précisé que son objectif était "de traiter l'ensemble des métropoles de notre territoire comme Grenoble, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand".

Quels avantages pour le territoire grenoblois ?

Tous les jours, 3 millions de déplacements sont effectués dans l’aire grenobloise, dont 85 % en voiture. Avec ce projet de RER, les élus espèrent atteindre 80 % de fréquentation en plus sur l’étoile ferroviaire.

Dans un communiqué, la Métropole rappelle que "20 % des trains en moyenne sont en retard sur le nœud grenoblois et jusqu'à 60 % dans certaines gares". L’augmentation de trains cadencés et à l’heure permettrait, selon les élus, de désengorger les entrées dans l’agglomération, de réduire la pollution de l'air et même de gagner du temps dans certains déplacements, jusqu’à 12 minutes sur un trajet vers Valence TGV. 

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