Face à un bilan de plus en plus lourd au Maroc, plus de 2000 morts, les associations françaises s’organisent pour apporter leur aide aux sinistrés. Dans les Alpes, bénévoles et secouristes préparent déjà des missions de sauvetage et des collectes de dons.
Moins de 12 heures après le violent séisme qui a frappé le sud-ouest de Marrakech, John Diksa avait déjà réservé son billet d’avion. Membre fondateur de l’association grenobloise SOS Attitude, il s’est envolé pour le Maroc dès ce samedi après-midi. "L’objectif est d’embarquer une demi-douzaine de tentes et de rejoindre l’épicentre en 4x4 car c’est là où il y a le plus de dégâts", a-t-il expliqué à France 3 Alpes par téléphone sur la route de l’aéroport.
Spécialisée dans les interventions d’urgence, l’ONG SOS Attitude a l’habitude d’intervenir sur les terrains sinistrés par un conflit ou un tremblement de terre, comme l’Ukraine ou la Turquie.
Opérationnels dès ce dimanche, John Diksta et un autre bénévole devront évaluer les besoins. "On appelle ça une évaluation rapide de terrain, détaille-t-il. Et en fonction des besoins, on fera partir le nécessaire par la route depuis la France dès lundi. Il faudra sans doute des couvertures, des lampes solaires, des duvets. Mais aussi des tentes qui permettront de créer des postes médicaux mobiles."
Contactée ce dimanche matin, l’ONG confirme que les deux secouristes sont bien arrivés à Marrakech, et sont en route vers la zone de l’épicentre du tremblement de terre. Une fois les besoins établis, un appel aux dons sera organisé auprès des Grenoblois.
En attente du feu vert
D’autres associations, en revanche, attendent non sans impatience le feu vert des autorités marocaines. L’antenne haut-savoyarde de GIS France (Groupe d’interventions et de secours) se tient prête à envoyer une équipe médicale de douze personnes. "Nous sommes prêts à partir et à monter des dispensaires d’urgence dans les villages les plus reculés", assure Jean-Claude Cordeau, le président du GIS 74.
"L’USAR GIS a fait une proposition d’aide au Royaume du Maroc, ciblée sur des actions de sauvetage déblaiement et de médicalisation des victimes", précise l’association dans un communiqué diffusé ce dimanche matin.
Pour le moment, les autorités marocaines n’ont pas demandé d’aide internationale. Les secouristes doivent donc prendre leur mal en patience. "On ne prend pas le risque de partir sans autorisation et de rester coincé à l’aéroport avec tout le matériel, insiste le président du GIS 74. Il y a forcément un peu de frustration, mais ce n’est pas inhabituel comme situation, parfois les autorisations d’aide prennent du temps. Mais tout peut changer très vite."
Plusieurs pays, dont la France, l'Espagne, l'Italie, Israël et les États-Unis, ont proposé leur aide au Royaume du Maroc. Selon la Croix-Rouge internationale, les besoins d'aide sont immenses et pourraient s’étaler sur "des mois, voire des années."