Soupçons de dérives sectaires en Isère : un maître de yoga mis en examen pour agressions sexuelles et travail dissimulé

Le directeur d'une l'école de kundalini yoga à Saint-Michel-les-Portes, en Isère, a été mis en examen vendredi pour "agressions sexuelles" dans un contexte de dérives sectaires et "travail dissimulé". Plus d'une dizaine de victimes potentielles ont été identifiées.

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Un célèbre maître de yoga mis en cause par la justice. Jean-Louis Astoul, 73 ans, a été déféré vendredi 20 octobre devant le juge d'instruction après son placement en garde à vue mercredi. Il a été mis en examen pour agressions sexuelles, travail dissimulé et placé sous le statut de témoin assisté "s’agissant des abus de faiblesse dans un contexte de dérives sectaires", indique le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant.

Professeur et directeur de l'école de kundalini yoga "Amrit Nam Sarovar" à Saint-Michel-les-Portes (Isère), Jean-Louis Astoul est mis en cause pour des attouchements sexuels commis lors de séances de "guidance" - des consultations individuelles. Une jeune femme a déposé plainte en août 2022 "dénonçant trois agressions sexuelles commises entre juillet 2020 et janvier 2022", ajoute M. Vaillant.

L'enquête confiée à la brigade de gendarmerie de Monestier-de-Clermont a permis d'identifier "quatre autres victimes de faits similaires commis à cette période", dont certaines résident en Allemagne et au Royaume-Uni, ainsi que le révélait le journal Le Monde. Le maître de yoga aurait attouché sexuellement ces jeunes femmes "à un moment de leur vie où elles étaient psychologiquement vulnérables et dans un état de sidération", explique encore le procureur.

60 000 euros saisis à son domicile

Outre ces accusations d'agressions sexuelles, Jean-Louis Astoul est également mis en cause pour son recours présumé au travail dissimulé par le biais de bénévoles. Une pratique appelée "seva", concept de service désintéressé dans l'hindouisme. "Il s'agit de stagiaires du centre qui décidaient d'y rester un certain temps en payant un loyer et rendant des services ménagers sans rétribution, hormis le gîte et le couvert", précise le magistrat.

Six à 12 victimes potentielles ont été identifiées sur une période d’un an lors de l'enquête, "mais le système fonctionne depuis la création du centre au début des années 2000 et le nombre de victimes est potentiellement plus important". Les stages, dispensés à plusieurs centaines de personnes par an, sont facturés autour d'un millier d'euros par semaine, logement non compris.

La perquisition menée au domicile du mis en cause a permis de découvrir "plus de 60 000 euros en liquide", déclenchant l'ouverture d'une procédure incidente, "certains sevas ayant directement participé à la rénovation de son domicile personnel". Jean-Louis Astoul a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de ne pas entrer en contact avec les victimes.

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