L’élue d’opposition Renaissance Émilie Chalas a alerté le procureur de la République de Grenoble sur des soupçons d’illégalité portant sur des contrats passés entre le CCAS et la société Toutenvélo. Une enquête a été ouverte pour soupçons de favoritisme.
Les marchés attribués sur Grenoble sont-ils conformes ? Selon la conseillère municipale Renaissance Émilie Chalas, les contrats entre la société de livraison Toutenvélo, et le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) auraient été signés sans publicité, sans concurrence et sans appel d’offres. Elle questionne aussi le découpage de ces contrats.
"Je suis administratrice du CCAS et membre du conseil d’administration. Et il y a quelques semaines, un certain nombre de documents qui pourraient porter une illégalité ont été portés à ma connaissance", a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse organisée jeudi 9 février.
"Le CCAS a passé deux contrats différents sur une même prestation, c’est-à-dire le transport à vélo de denrées dans le premier contrat et de matériel dans le second contrat. Et ces contrats ont été passés pour un an, renouvelable deux fois", poursuit l’élue. Des contrats signés en 2018 pour un total de 60 000 € et qui, pour Émilie Chalas, seraient toujours actifs.
Une enquête ouverte
Alerté par l’élue d’opposition, le procureur de la République de Grenoble a ouvert une enquête pour soupçons de favoritisme. "J’ai demandé au procureur de vérifier la véracité des propos qui m’ont été rapportés sur le fait que ces deux contrats puissent être illégaux".
Émilie Chalas porte également des accusations plus politiques : "Il se trouve que le prestataire de ces deux contrats est un ami politique d’Éric Piolle. Il est membre EELV, il a soutenu Éric Piolle pendant la campagne municipale de 2020, il est aujourd’hui conseiller départemental. On voit bien là un risque de copinage".
Émilie Chalas n’hésite pas non plus à rappeler les soupçons de favoritisme qui planait sur Éric Piolle au sujet de la Fête des tuiles. Poursuivi en justice, le maire de Grenoble avait été relaxé.
Le patron de la société Toutenvélo, Jérôme Cucarollo rejette ces soupçons d’illégalité : "C’est une tentative d’atteindre à la réputation de ma société. Il y a bien une prestation avec le CCAS, mais les montants évoqués sont délirants". Contacté, le maire de Grenoble Éric Piolle - qui préside le CCAS - s’étonne des doutes d’Émilie Chalas et précise qu’il se tient à disposition de la justice pour prouver que ces prestations sont conformes.