Quelques heures après que le ministre de l'Intérieur a annoncé sa démission pour rejoindre la mairie de Lyon, les syndicats de police et les élus de l'agglomération grenobloise restent vigilants quant à l'application des mesures sur la sécurité annoncées par Gérard Collomb vendredi dernier.
En visite dans l'agglomération grenobloise il y a cinq jours à peine, le ministre de l'Intérieur rejoignait enfin certaines des revendications - répétées - faites par les maires de Saint-Martin-d'Hères, Échirolles et Grenoble : 65 policiers en plus d'ici un an, une prime de fidélisation, une demie-compagnie de CRS supplémentaire dédiée à Grenoble, un classement en zone de reconquête républicaine.. Son successeur tiendra-t-il les promesses faites par le maire de Lyon ?
Une vingtaine de policiers sortis d'école sont censés rejoindre les rangs de la police grenobloise dès décembre 2018. "Je ne peux pas penser que les engagements ne seront pas respectés, indique Yannick Biancheri, secrétaire départemental du syndicat Unité SGT Police, qui compte sur le calendrier fixé la Direction générale de la Police nationale. Jusqu'à preuve du contraire, le DGPN n'a pas prévu d'aller à la mairie de Lyon."
Philippe Lepagnol, secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance, attend le prochain locataire de la place Beauvau sur le dossier des zones difficiles. "On espère que son successeur va reprendre le dossier en main", ajoute-t-il à notre micro.
Ce départ précipité contribue à déstabiliser les élus. David Queiros, le maire de Saint Martin d'Hères, en faveur d'une police de sécurité au quotidien, pointe du doigt le désengagement politique de Gérard Collomb. "Il aurait été préférable qu'un ministre qui annonce des choses porte lui-même ces actions-là", estime l'élu.
La semaine dernière, les élus du territoire saluaient presque unanimement les engagements formulés par celui qui vient de quitter son poste. "Je suis content que les grenoblois aient été entendus et que l'on sorte du jeu politicien sur la question de la sécurité", confiait Eric Piolle, maire de Grenoble, qui avait engagé une bataille médiatique avec le ministre sur le sujet.
Les élus restent vigilants et s'assureront que les 35 policiers supplémentaires promis par Gérard Collomb en 2019 seront bien alloués par le prochain ministre de l'Intérieur.
Le reportage d'Anne-Elisabeth Philibert et Cédric Picaud, avec Sophie Villatte :