Le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, estime que les 20 milliards d'euros alloués à la transition écologique par le gouvernement sont insuffisants. Dans une interview accordée au JDD ce dimanche, il fustige "le modèle ultralibéral et financier" de l'exécutif.
Le tournant écologiste du chef de l'Etat ne convainc pas Eric Piolle. Le maire de Grenoble a jugé que les 20 milliards du plan de relance réservés à la transition écologique ne sont "clairement pas assez", dans une interview au Journal du Dimanche, à paraître le 26 juillet.
Mais "on jugera sur pièce", ajoute l'élu écologiste. "Pour l'instant, je constate qu'ils ont toujours reculé : même quand ils ont émis dans leurs discours des signaux positifs, ils ont immédiatement été contredits par leurs actes. Parce qu'au fond, leur modèle reste le modèle ultralibéral et financier", selon M. Piolle, réélu au second tour des municipales avec plus de 50% des suffrages.
Pour lutter contre le réchauffement climatique,"il faut changer d'échelle, et c'est tout de suite qu'il faut agir". "Pour agir contre l'exploitation de notre planète, on doit lutter davantage contre la fraude fiscale qui dévoie les ressources publiques, et porter la taxe sur les dividendes, non retenue par Emmanuel Macron contre l'avis des 150 citoyens de la Convention Climat", affirme l'édile qui s'est récemment engagé, dans une tribune parue dans Le Monde, à appliquer les propositions de la convention citoyenne sur le climat.
Eric Piolle, maire EELV de Grenoble : "La transition écologique, c'est bon pour l'emploi et ça change la vie" https://t.co/MolhXy3Pvy pic.twitter.com/T9m7KuNnLQ
— Le JDD (@leJDD) July 26, 2020
"Majorité culturelle"
"Avec les maires de grandes villes membres de France urbaine, nous demandons davantage de décentralisation et un transfert du produit de la contribution climat énergie vers les territoires, au plus près des projets", poursuit Eric Piolle. Le maire de Grenoble a participé mardi avec Anne Hidalgo et une vingtaine d'autres maires de gauche à une réunion sur la transition écologique. Mais, "depuis le début (du quinquennat du président Macron), on assiste au contraire à une recentralisation néfaste des décisions".
"Aujourd'hui, il y a une majorité culturelle en France pour sortir de la consommation pour la consommation, du profit pour le profit. Je souhaite que nous donnions collectivement un débouché politique à cette majorité culturelle. Concentrons-nous d'abord sur le projet. Ensuite, il faudra savoir qui peut le soutenir, et ce soutien peut être très large, du PS, traversé aujourd'hui par une clarification, jusqu'à La France insoumise en passant par tous les mouvements écologistes et la société civile mobilisée pour la justice sociale et climatique", affirme-t-il.