Êtes-vous prêts à relever le "défi de janvier" ? Selon un sondage Ifop, 33% des Français envisagent de participer au Dry January et donc, de ne plus consommer d’alcool pendant un mois. Une démarche soutenue par Philippe Arvers, addictologue en Isère.
"Je serai sobre", promet le ministre de la Santé qui annonce relever le défi de janvier. Un mois sans alcool assuré par Aurélien Rousseau, qui recevait quelques jours auparavant, un courrier signé par 48 addictologues demandant au gouvernement de soutenir le Dry January tout en évoquant une "confiance (…) sérieusement altérée" envers l’État.
"Il y a quelques années, le président de la République aurait dû soutenir cette action, mais il a préféré dire ‘arrêtez d’emmerder les Français avec ça, moi je bois un verre de vin midi et soir’" regrette Philippe Arvers, addictologue rattaché au centre des armées de Varces, en Isère, qui précise qu’à ce moment-là, "ce défi de janvier a été repris par des associations nationales, sans l’appui de Santé Publique France et de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et conduites addictives".
Pourtant, le professionnel de santé rappelle que ce défi permet "de modifier son comportement par rapport à l’alcool", à l’origine de 49 000 décès et 28 000 nouveaux cas de cancer par an.
Pourquoi faire le Dry January ?
"C’est un défi que l’on se lance à soi-même, que l’on peut se lancer seul, entre amis, au travail" rappelle l’addictologue, "cela peut être une manière de faire une pause avec l’alcool". Le Dry January, d’origine britannique, existe désormais dans une douzaine de pays où des chercheurs évaluent les bénéfices de cette expérience.
D’après une étude de l’université de Sussex, 71% des participants dorment mieux, 88% d’entre eux économisent de l’argent et 80% estiment mieux contrôler leur consommation d’alcool, sans oublier "la perte de poids et une peau de meilleure qualité" rappelle Philippe Arvers.
Quels sont les effets de l’alcool chez les jeunes ?
Selon un sondage OpinionWay, 70% des Français trouvent "acceptable" de faire goûter de l’alcool aux mineurs pendant les fêtes. "Le cerveau des adolescents poursuit sa maturation jusqu’à l’âge de 25 ans à 30 ans" explique l’addictologue rattaché au centre des armées de Varces, "cela signifie que si l’on propose des substances psychoactives telles que l’éthanol, la nicotine ou autre, on modifie le développement de la matière grise et de la matière blanche".
Ces jeunes seraient plus susceptibles de devenir dépendants à l’alcool et de consommer d’autres drogues.
Philippe Arvers, addictologue rattaché au centre des armées de Varces
La dépendance à l’alcool peut d’ailleurs se manifester sous plusieurs critères ; "pour commencer, si nous sommes incapables de nous en passer" affirme le professionnel de santé. "Certains de mes patients me disent que tant qu’ils n’ont pas de sueurs, de tremblements le matin, c’est qu’ils ne sont pas dépendants. Or, il existe d’autres critères de dépendance qui permettent de mesurer le niveau de ce trouble de l’usage de l’alcool" poursuit-il.
Des questionnaires permettent d’évaluer le niveau de consommation et les conséquences "comme la perte de contrôle, le fait de se réveiller le matin avec des trous noirs, le besoin de boire toujours plus, ou de ne pas se sentir bien quand on n’a pas sa dose d’alcool" conclut le spécialiste.
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