Trois hommes ont été interpellés, dont un à Grenoble, et mis en examen notamment pour aide au séjour en bande organisée ce lundi. Le réseau permettait l'obtention de vrais documents français, parfois sous une identité fictive.
Un réseau de fabrication de faux documents d'identité dans 20 départements a été démantelé, a annoncé mardi 30 janvier l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim). Trois hommes ont été mis en examen et écroués lundi soir.
Interpellés il y a une semaine à Marseille, Grenoble et Rosny-sous-Bois, ces hommes, un Français et deux Algériens en possession de plusieurs identités françaises, sont poursuivis pour aide au séjour en bande organisée, fourniture et obtention indue de faux documents.
#Interpellations | Grâce au travail mené par les enquêteurs spécialisés de l’office de lutte contre le trafic illicite de migrants, un réseau de faussaires spécialisé dans le trafic de faux documents a été démantelé la semaine dernière. 👉 5200€ et des kits de faux documents… pic.twitter.com/TQJw6gXhYq
— Police nationale (@PoliceNationale) January 30, 2024
Le réseau permettait, grâce à l'élaboration de faux actes de naissance issus d'une vingtaine de communes différentes, l'obtention de vrais documents français. Certains des "clients" avaient fait jusqu'à huit demandes d'identités différentes. D'autres, le plus souvent des Algériens, pouvaient obtenir une carte d'identité française authentique, sous une identité fictive, selon la même source.
Jusqu'à 480 000 euros de gains
Plus de 75 cas de fraude ont été détectés dans toute la France par les enquêteurs de l'Oltim, qui évaluent les gains des faussaires entre 200 000 et 480 000 euros. Contre 1 700 à 8 000 euros par personne, ils fournissaient les faux documents, prenaient les rendez-vous dans les états civils de petites communes et fournissaient au candidat les conseils utiles. Les enquêteurs ont d'ores et déjà saisi "5 200 euros et des kits de faux documents".
L'enquête, débutée il y a neuf mois par un signalement dans les Pyrénées-Atlantiques suivi de l'ouverture d'une information judiciaire à Bayonne, a mobilisé 34 policiers pour les interpellations, des spécialistes de la fraude documentaire et des investigateurs en cybercriminalité.
Des investigations sont toujours en cours sur des comptes en crypto-monnaie détenus par les organisateurs du trafic à l'étranger, ajoute l'Oltim.