Ce vendredi 30 juin au soir, la ville de Grenoble a été le théâtre de tensions particulièrement violentes après la mort de Nahel, tué par un tir policier : des dizaines de magasins ont été pillés, des poubelles incendiées, des artifices tirés. Au total, 28 personnes ont été interpellées dans la nuit à Grenoble. Retour sur cette nuit d’émeutes.
Grenoble saccagée, incendiée, dévastée. Alors que la préfecture de l’Isère avait pris un arrêté ce vendredi 30 juin pour éviter de nouvelles violences urbaines, après la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par un tir de policier en début de semaine, des émeutes ont éclaté dans tout le département. Grenoble a été particulièrement touché et le centre-ville s’est transformé en quelques heures en une véritable scène de chaos.
Des centaines de jeunes encagoulés armés de cocktails Molotov et de barres de fer
Les premières tensions ont commencé aux alentours de 20 h à l’angle de la rue Lesdiguières et Gambetta. Des tirs de mortiers d’artifices ont éclaté, des poubelles ont été incendiées, des vélos et des trottinettes électriques mis à terre. Les bars de la rue Gambetta ont rangé leur terrasse, certains ont même baissé leur rideau.
Alors que les pompiers interviennent pour éteindre les premiers incendies, les fauteurs de troubles, une centaine de jeunes cagoulés, se sont déplacés à trottinettes électriques et motos vers d’autres axes importants de la ville, certains étaient armés de cocktails Molotov et de barres de fer.
Cours Jean-Jaurès, le spectacle a continué, poubelles incendiées, jets de mortiers d’artifices, des individus masqués commencent à briser certaines vitrines de petites boutiques puis très vite s’attaquent aux grosses.
Lacoste, Hugo Boss, Foot Locker, des dizaines de grandes enseignes du centre-ville, mais aussi des plus petites boutiques des rues piétonnes, ont été complètement pillées, les vitrines brisées et les produits dérobés. Les pilleurs sont repartis, laissant tomber des vêtements, des chaussures, et même des jouets pour enfants.
La police tarde à intervenir
Vers 22h, la police commence alors à traquer les pilleurs. Des heurts violents ont eu lieu dans les rues piétonnes du cœur de ville, des individus cagoulés et vêtus de noir ont affronté la police à coup de tirs de mortiers d’artifices et de cocktails Molotov. La police a répliqué à coup de grenades lacrymogènes.
À 23 h, des hélicoptères ont survolé l’agglomération grenobloise, équipés d’un puissant projecteur. Jusqu’à 2 heures du matin, des artifices ont été tirés, des vitrines d’arrêts de bus brisées avant que le calme ne revienne petit à petit dans la capitale des Alpes. Au total à Grenoble, 53 personnes ont été interpellées cette nuit et placées en garde à vue.
Un peu plus tôt dans la soirée, des voitures avaient été incendiées dans la proche banlieue d'Echirolles, où les heurts ont été parfois violents. Des épisodes de violences urbaines ont également eu lieu dans le quartier sensible de La Villeneuve, selon la préfecture de l'Isère.