Une dizaine de femmes, atteintes d’un cancer et adhérentes de l’association "Bivouac et moi" se sont retrouvées ce mercredi 9 octobre pour gravir les sentiers du Vercors pendant trois jours. Un moyen pour elles de se dépasser et surtout de se libérer de la maladie le temps du séjour.
Marcher pour se libérer. Pendant trois jours, Sophie, Lysiane, Nathalie et six autres femmes vont randonner sur les sentiers du Vercors. Trois jours en montagne qui commencent par une marche douce sur l’alpage de la Molière.
"Elles sont là pour se faire du bien, la marche est une activité physique douce, et donc c’est peut-être l’un des meilleurs médicaments que l’on puisse avoir", Jean-Christohe, accompagnateur en montagne et pharmacien sensibilisé aux soins à la personne.
"On fait une pause au niveau de la tête"
Chacun son rythme, c’est le credo de ces séjours en montagne offerts à des patients suivis pour un cancer. "L’idée de ces randonnées, c’est que tout le monde arrive au bout sans être trop fatigués," ajoute l'accompagnateur.
Sophie, s’est écartée du groupe. Comme d’autres femmes, elle préfère marcher seule : "C’est important de marcher en silence pour moi, d’arrêter que la tête parle tout le temps, de faire une pause au niveau de la tête et la nature invite à ça. On observe tout quand on fait une pause, les oiseaux, le ciel, et on se dit que la vie est magnifique."
Se refaire confiance
Ces séjours sont proposés depuis deux ans maintenant par l’association savoyarde "Bivouac et moi", créée par Florence Van Velde, médecin à l’hôpital d’Aix-les-Bains.
"Faire de l’activité physique, ça fait partie des soins. Partager aussi avec d’autres personnes le lien humain, pour moi ça fait aussi partie des soins. L’idée, c’est d’être solidaire, de s’attendre, de se refaire confiance, savoir qu’on est capable de marcher, de monter. C’est déjà énorme et ça renforce la confiance en soi qui est fondamentale dans le suivi de la maladie", explique la médecin.
Un sentiment déjà partagé par d’autres femmes : "Mon jeune fils m’a dit : 'maman, tu pars à l’aventure, tu sors de ta zone de confort'. C’est une sorte de défi, ça prouve que l’on est capable, ça fait avancer", nous dit Lysiane.
Une fois la balade terminée, les filles et leurs accompagnateurs se retrouvent au refuge des Feneys. C’est ici qu’elles vont dormir pendant trois jours : une petite salle de restauration et un dortoir à se partager.
"Le lien et le fil conducteur de ce séjour, c’est la joie et la reconnaissance. Il y a cette espèce de reconnaissance intrinsèque et c’est la maladie qui permet aussi ça. Il y a beaucoup d’humilité et de simplicité et il n’y a pas besoin de grand-chose pour être bien", conclut Sophie.