AMICal Sat s'est envolé pour l'espace dans la nuit du 2 au 3 septembre. Le petit satellite conçu à Grenoble a décollé à bord de la fusée Vega depuis la base spatiale de Kourou. Il va permettre aux chercheurs de faire de la "météo de l'espace".
Reporté maintes et maintes fois à cause du coronavirus puis de la météo, le lancement de la fusée Vega a finalement eu lieu dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 septembre. Le lanceur européen, le plus léger de la gamme Arianespace, a décollé depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française. A son bord, 53 satellites appartenant à 21 clients issus de 13 pays, dont un fabriqué à Grenoble.
Le nanosatellite AMICal Sat a pris la direction de l'espace, et tout s'est bien passé. "On a reçu le petit 'bip' que le satellite émet normalement, ce qui prouve qu'il est en vie", se réjouit Mathieu Barthélémy, directeur du Centre spatial universitaire de Grenoble (CSUG). Ce satellite, pesant 10 kilos et de la taille d'une brique de lait, a été construit par une cinquantaine d'étudiants du CSUG. C'est le tout premier satellite grenoblois a être mis sur orbite. "On était très émus, émus pour les étudiants aussi qui ont vu leur satellite être mis en orbite", ajoute Mathieu Barthélémy après toute une nuit passée à scruter le lancement de la fusée.
#AMICalSat has normally been separated. Waiting now for first telemetry. pic.twitter.com/VFMbGy9AAD
— CSUG (@CSUG_Alpes) September 3, 2020
Des images accessibles à tous
La mission d'AMICal Sat : photographier les aurores boréales, un phénomène qui provient de la collision entre l'atmosphère et des particules du Soleil, le vent solaire. "On se sert des aurores boréales comme thermomètre du vent solaire", explique le directeur du CSUG. Car l'objectif de cette mission est de faire "de la météo de l'espace". En clair, "comprendre l'interaction entre le Soleil et la Terre pour établir des prévisions sur le vent solaire", résume Mathieu Barthélémy.
Le vent solaire perturbe souvent les réseaux électriques, les GPS, ou encore les satellites. AMICal Sat est le plus petit satellite jamais mis sur orbite à étudier les aurores boréales. Le projet est mené en commun par l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble (Ipag), l'université de Moscou et l'université Grenoble-Alpes.
Dans les semaines à venir, les chercheurs doivent procéder à la phase de tests pour vérifier si toutes les fonctions du satellite sont opérationnelles. Et il pourra enfin commencer son travail. La bonne nouvelle pour les curieux ? Toutes les images capturées par AMICal Sat seront accessibles au grand public sur le site du CSUG pour admirer une aurore boréale depuis l'espace.