Aref Chelloug, atteint de la maladie de Charcot, attend depuis plusieurs mois que l'ascenseur de son immeuble soit réparé pour retrouver sa liberté. L'Echirollois, à bout de nerfs, ne sort quasiment plus de chez lui puisqu'il ne peut se déplacer qu'en fauteuil roulant.
La copropriété du Haut Bourg, quelques tours des années 1970 non loin de la rocade Sud de Grenoble, sur la commune d'Echirolles. Pour atteindre le cinquième étage de l'une des résidences, il faut monter en ascenseur jusqu'au sixième... et descendre un étage par les escaliers. "Porte en panne, ne pas chercher à l'ouvrir", lit-on sur une note apposée par le conseil syndical au cinquième étage.
À cause de cette panne, en cours depuis près de trois mois, Aref Chelloug ne sort plus comme il le voudrait. "J'ai malheureusement besoin de 'porteurs' pour me faire descendre ou monter les escaliers. Pour tout ce qui est médical, j'ai encore la chance d'avoir une ambulance payée mais pour le reste, ce sont mes enfants, des voisins ou des amis qui viennent m'aider. Sinon, je suis cloîtré chez moi", désespère le résident, atteint de la maladie de Charcot.
"Au bout du bout"
Cette pathologie, caractérisée par la mort progressive des neurones qui commandent entre autres la marche, la parole ou la respiration, a conduit Aref Chelloug en fauteuil roulant. Pas moins de quatre personnes doivent l'aider à monter et descendre les escaliers à chaque fois qu'il sort de chez lui.
"C'est toute une préparation où il faut mobiliser plusieurs personnes. On arrive à un point où on est fatigués moralement et physiquement", témoigne son épouse, Zahia Chelloug. "Avant, dès qu'on avait un moment, on sortait tous les deux. On avait accès à l'ascenseur et je l'emmenais partout avec moi. Maintenant, mes sorties sont limitées parce que je ne peux pas le laisser tout seul à la maison, donc on est coincés tous les deux", regrette-t-elle, se disant "face à un mur, sans réponse".
Cette situation dure depuis le 11 novembre pour le couple, à bout de nerfs. Le début des travaux de remise en service de l'ascenseur est sans cesse repoussé, plongeant Aref Chelloug dans la détresse. "Je suis au bout du bout. Vous en arrivez à avoir des idées noires", assure-t-il.
Remise en service "dans les meilleurs délais"
"J'ai malheureusement une pathologie qui fait que mon temps est calculé. Mais depuis courant novembre, (...) je sors en moyenne une fois par semaine. Ce n'est pas ma volonté parce que j'aimerais bien prendre l'air, sortir... Sauf que je ne peux pas, je suis coincé", répète l'Echirollois.
Le couple relance régulièrement la société Otis qui intervient depuis des années dans cette copropriété. Sans résultat à ce jour. Contactée par France 3 Alpes, l'entreprise se dit "conscient(e) de la situation et des difficultés occasionnées pour les habitants de l'immeuble" et assure travailler "en étroite collaboration avec le syndic pour remettre l'ascenseur en service dans les meilleurs délais".
En attendant, Aref Chelloug s'organise comme il peut pour se rendre aux nombreux rendez-vous médicaux que lui impose la maladie. Après de nombreuses semaines d'isolement, le couple espère que les travaux seront menés d'ici la fin du mois de février.