Témoignages. "J'ai un pacemaker, j'ai mis 20 minutes pour monter" : 2 mois qu'ils vivent sans ascenseur dans une tour de 17 étages

Publié le Mis à jour le Écrit par Maxime Pitavy et Emilie Mechenin
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Après un incendie dans un immeuble de 17 étages à Firminy, l'ascenseur n'est toujours pas réparé au bout de deux mois. Une vingtaine d'habitants vont devoir quitter les lieux.

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17 étages, montés à pied. Depuis presque deux mois, c'est le quotidien de certains habitants d'une tour située à Firminy. Suite à un incendie, il n'y a plus d'ascenseur, alors pas le choix : il faut prendre une grande respiration et affronter les marches.

Monter et descendre plusieurs fois par jour 

Habitant au quatrième étage, Amar Laidouni arrive avec son pain. Il monte et descend plusieurs fois par jour."Je suis sorti de l'hôpital, il n'y a pas longtemps, j'ai des problèmes cardiaques, alors ça me fatigue, explique l'habitant qui a demandé à être relogé. "Avec mon handicap, je ne peux pas faire de grosses courses, je ne peux pas dépasser deux ou trois kilos. Donc j'y vais tous les jours." 

Le bailleur lui a trouvé une place dans un autre HLM de la commune et va prendre en charge ses frais de déménagement. Comme Amar, ils sont ainsi une vingtaine de locataires à quitter les lieux.

Forcée de partir 

Un crève-cœur pour Janine Bancel qui avait posé ses valises ici, il y a 50 ans et qui doit aujourd'hui partir. "J'ai emménagé le 29 septembre 1973, ça me fend le cœur de partir, mais je n'ai pas d'autre choix que de déménager".

Même avant l'incendie, l'ascenseur avait connu plusieurs pannes, explique l'habitante, et aujourd'hui, il faut se rendre à l'évidence : elle est prisonnière de son appartement du 17ᵉ étage depuis presque deux mois.

"Je ne sors plus, explique la retraitée. Pour Noël, je suis descendue chez une de mes sœurs. J'ai des prothèses aux genoux, un pacemaker. En soufflant en m'arrêtant tous les deux étages, j'ai mis 20 minutes pour monter." 

Ce sont les membres de sa famille qui s'occupent de lui monter les courses. "Avant j'achetais de l'eau minérale, maintenant, je bois de l'eau du robinet", résume Janine. 

Trois mois de délai 

S'il y avait déjà eu de nombreux départs avant le sinistre, l'immeuble est aujourd'hui à moitié vide. Le bailleur propose des réductions de loyer ou des services de portage de course, mais pour l'ascenseur, il faudra encore attendre. Problème, ici, la moitié des habitants ont plus de 60 ans.

"Ce sont des travaux qui vont nécessiter du temps" explique Isabelle Portafaix, directrice de l'action sociale et contentieuse du bailleur "Habitat et Métropole".

Dès le lendemain de l'incendie, les pièces ont été commandées pour un nouvel ascenseur mais il y a trois mois de délai. Dans le meilleur des cas, les locataires peuvent espérer une solution provisoire, à partir du printemps.

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