La mairie de Grenoble vient d'être inscrit à la liste des "monuments historiques" de l'Isère, par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Cette inscription doit permettre d'importantes rénovations du bâtiment dans les années à venir.
Sa grande tour centrale, plantée à l'entrée du parc Paul Mistral, ne passe pas inaperçue dans le paysage de la capitale des Alpes. L'hôtel de ville de Grenoble a été inscrit, en début d'année 2023, à la liste des "monuments historiques" de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) en Auvergne-Rhône-Alpes.
Cette distinction peut étonner au regard de l'esthétique du bâtiment. Mais elle s'explique notamment par son architecture : "Dès l'origine, il est pensé comme une conception d'ensemble qui associe un architecte, Maurice Novarina, un designer, Joseph-André Motte, qui a travaillé sur les aménagements intérieurs, et un ingénieur, Jean Prouvé, qui va notamment introduire dans le bâtiment le concept de mur-rideau", explique Charlotte Lejeune, attachée de conservation du patrimoine pour la Ville de Grenoble.
Une conception et des œuvres d'art
"Le bâtiment est assez facile à lire quand vous le regardez de l'extérieur. Il est composé de deux volumes : un socle, qu'on appelle la 'galette', et une grande tour déportée sur le côté ouest. C'est une composition que l'on retrouve beaucoup dans l'architecture moderne", poursuit-elle.
Pour Charlotte Lejeune, cette architecture consiste à accueillir le public au rez-de-chaussée "là où s'exerce la citoyenneté et où se déploie la vie publique". Le premier étage de la "galette" accueille les élus de la majorité et de l'opposition : "L'intention de Maurice Novarina est de permettre aux élus d'être en contact direct avec le public et les lieux de vie." Quant aux étages de la tour, ils sont occupés par les différents services de la municipalité.
La mairie de Grenoble abrite huit œuvres d'art en son sein. Dont une imposante sculpture en laiton de Pierre Sabatier, qui sépare la salle de réception de la salle du conseil : "Toutes les œuvres d'art ont été pensées de telle manière à ce qu'elles s'intègrent pleinement à l'architecture."
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Des rénovations à venir
Avec cette inscription, le bâtiment est désormais protégé. La municipalité espère, par la suite, classer l'infrastructure au titre des monuments historiques, "l'étape supérieure", selon Pierre Mériaux, adjoint à l'immobilier municipal. Ce classement permettra d'obtenir des financements pour de futures rénovations : "Nous allons enfin pouvoir traiter ce bâtiment et lui donner une nouvelle vie pour les 50 ans à venir. Si tout se passe bien, nous prévoyons d'investir jusqu'à 30 millions d'euros d'ici 2027 pour différentes phases de travaux, y compris le ravalement des œuvres d'art", explique-t-il.
"Nous allons aussi travailler sur les différentes sécurités : incendie, réseau, électrique... Mais aussi sur la performance thermique. Nous allons isoler ce bâtiment pour le rendre compatible avec le Grenoble du 21e siècle", poursuit Pierre Mériaux.
Haute de douze étages, la mairie de Grenoble a été inaugurée en 1967, quelques mois avant les Jeux olympiques d'hiver de 1968 organisés par la ville. Elle a ainsi remplacé l'hôtel de Lesdiguières, situé près des berges de l'Isère, désormais hôte de la Maison de l'International.
