Des canicules à répétition, une sécheresse qui s'installe sur la plupart des régions, de nombreux agriculteurs ont pris le parti de s'adapter pour ne pas disparaître. Près de Grenoble, l'un d'eux cultive désormais des melons et des pastèques, des fruits autrefois réservés aux régions du sud.
S'adapter pour ne pas disparaître. Face aux canicules qui se répètent chaque année et à la sécheresse, certains agriculteurs ont décidé de miser sur de nouvelles productions autrefois rencontrées uniquement en méditerrannée.
Une terre craquelée d'où peinent à émerger de frêles pousses. Sur l'exploitation de Pierre Jamet, à Noyarey, près de Grenoble, les plantes souffrent de ces journées d'été sans pluie. Alors que des orages étaient annoncées ces dernières heures, l'agriculteur s'activait à biner les rangs de poireaux en espérant qu'il pleuve. "On essaie de faire du binage pour que l'eau rentre assez vite, pour que la plante puisse en profiter" explique-t-il. "La semaine passée, on a dû avoir 90 millimètres d'eau environ et c'était mouillé sur 20 centimètres, en dessous c'était encore sec".
Retourner la terre pour profiter de chaque goutte d'eau mais aussi puiser quand c'est possible dans les ressources du sol. Pour irriguer son exploitation, Pierre pompe de l'eau dans la nappe phréatique de l'Isère, à partir de 20 heures et jusqu'au petit matin.
Installé dans la plaine de Noyarey (Isère), l'agriculteur cultive toute l'année en bio une cinquantaine de légumes, et cette saison ne s'annonce pas fameuse. Par rapport aux saisons précédentes, la production a été divisée par deux ou même trois sur certaines variétés, comme les tomates qui ont parfois fleuri sans donner de fruit.
L'une des solutions choisies par Pierre Jamet : l'adaptation au changement climatique qui semble s'installer durablement, saison après saison.
Le melon a par exemple fait son apparition sur l'exploitation, de même que la pastèque. Des fruits que l'on rencontrait traditionnellement dans le sud, à partir du département de la Drôme. "On est passés sur des légumes de type méditérannéen, des variétés qu'on utilisait pas il y a deux ou trois ans" explique l'agriculteur. "Il va falloir s'adapter avec d'autres variétés pour qu'elles résistent mieux à ces températures".