VIDÉO. Polar Park : le réalisateur dévoile "un secret que personne ne sait" sur la série à succès d'Arte

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Portrait de Gérald Hustache-Mathieu, le réalisateur échirollois de la série événement Polar Park ©France 3 Alpes / JC. Pain - F. Ceroni - C. Billard

La série Polar Park avec Jean-Paul Rouves, qui connaît un franc succès sur Arte, est née de l'imaginaire d'un Isérois : le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu. Le cinéaste a même mis un peu de sa ville natale, Echirolles près de Grenoble, dans la série en six épisodes. Retour avec lui, sur les lieux de son enfance, qui ont donné vie à son univers de comédie noire.

Un polar glacé dans des étendues blanches et sombres faisant penser à la Sibérie où un romancier en panne d'inspiration, David Rousseau (Jean-Paul Rouve) fait équipe avec le lieutenant Louvetot (Guillaume Gouix), un gendarme très cartésien pour enquêter sur un serial killer : a priori, on est loin du décor urbain d'Echirolles, troisième ville du département de l'Isère, située dans l'agglomération grenobloise.

Et pour cause, la série Polar Park, actuellement diffusée sur Arte, a été tournée à 99% en Franche-Comté, à Mouthe, la commune réputée la plus froide de France

Pourtant, "il y a un secret que personne ne sait... Je vous ai gardé l'exclu", confie le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu à France 3 Alpes. "Il y a un petit morceau d'Echirolles", dit-il, énigmatique.

Une histoire de poubelles...

Lors du montage des six épisodes de ce thriller aux accents de comédie, le réalisateur s'est aperçu qu'il lui manquait un contrechamp. La scène se passe dans un fourgon. Trois personnes épient un bâtiment, cachées dans le véhicule.

"D'un seul coup, ils voient quelqu'un qui sort les poubelles. Au montage, on a eu besoin de ce plan-là, qu'on n'avait pas tourné à Mouthe. On était en juillet, j'étais ici et je me suis dit que ce serait drôle de mettre un bout d'Echirolles", raconte Gérald Hustache-Mathieu.

Avec sa femme et ses deux fils, un appareil photo et le fourgon de son père, voilà le réalisateur au centre de la ville iséroise en train de filmer le plan qui lui manque. Rappelons que la scène est censée se passer par un froid de canard dans un village du Haut-Doubs.

"Mon fils, on l'a habillé en hiver, il crevait de chaud parce qu'il faisait 30 degrés et qu'il avait le bonnet et les gants et il est allé là-bas, il a sorti les poubelles. J'ai dit 'moteur' à travers le fourgon et voilà la scène", décrit-il avant de s'approcher de la maison en question et de préciser : "Et donc voilà les poubelles de Polar Park, ce sont des poubelles collector !", s'amuse-t-il face à notre caméra. 

Sur les traces de son enfance

Et cette maison, ces poubelles, n'ont pas été choisies par hasard. Elles se trouvent à proximité de la place de l'église."Ici, sur la place d'Echirolles, c'est un peu un concentré de mon imaginaire", ajoute-t-il.

Pendant toute son enfance, passée dans l'agglomération grenobloise, Gérald Hustache-Mathieu ne manquait jamais son rendez-vous du mardi soir : la sortie de son magazine préféré, Pif Gadget. Il venait l'acheter au Bilboquet, un café au bord de la place. 

"Et quitte à mettre un bout d'Echirolles, je me suis dit, il faut que ce soit un bout d'Echirolles particulier. Donc je suis venu à côté de l'endroit qui était un peu la matrice, là où j'achetais Pif Gadget", explique-t-il. 

La place d'Echirolles, c'est un peu un concentré de mon imaginaire

Gérald Hustache-Mathieu

réalisateur de la série Polar Park

"Il y avait cet humour, c'était surtout basé sur des gags avec cet esprit ludique et à la fois cocasse. C'était un mélange d'humour, d'aventure avec Rahan et de Géo Trouvetou avec Léonard. Donc je crois que ce magazine m'a fait travailler l'imaginaire", dit-il.

Un imaginaire nourri par un autre aspect de son éducation, beaucoup plus formel. Magazine sous le bras, le jeune garçon de l'époque se rendait ensuite au catéchisme, à deux pas du Bilboquet.

La religion dans le Pif

"C'était ma tante Nicole qui faisait le catéchisme, le mardi soir et, le mardi soir, c'était justement le soir où sortait Pif Gadget. Et comme j'étais moins passionné par la Bible que par Pif, je lisais Pif gadget sous le bureau", se souvient-il en riant.

"Je raconte souvent que ce mélange a peut-être créé mes films puisqu'on retrouve cette éducation judéo-chrétienne et cette morale que je mets dans mes séries et dans mes films. Il y a souvent un monastère ou des religieuses et là, dans Polar Park, il y a des moines. Mais, en même temps, il y a cet esprit farfelu et cocasse. Donc c'est peut-être là, (dit-il en pointant le doigt vers l'église d'Echirolles) que ça s'est mélangé dans ma tête et ça a créé un peu l'univers que je fais aujourd'hui", confie le réalisateur. 

Les fans de la série n'ont plus qu'à tenter d'identifier dans quel épisode se trouve "ce morceau d'Echirolles".

Inconditionnel des jeux de piste, Gérald Hustache-Mathieu a disséminé des références à Gustave Courbet, à Beethoven et à de nombreuses œuvres d'art dans cette comédie noire. Il nous a également révélé qu'il a caché d'autres énigmes, notamment dans le générique et sur le cargo dans le plan de fin.

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