VIDEO. Violence à Grenoble : "comme la pollution, on s'y habitue et puis un jour elle vous tue"

Invité de l'émission Dimanche en Politique diffusée ce 16 septembre 2018 sur France 3, le procureur de Grenoble est revenu sur le phénomène de la violence dans la capitale des Alpes. Pour Jean-Yves Coquillat, il s'agit d'un phénomène culturel, bien ancré dans la ville.

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Jean-Yves Coquillat, procureur de la République à Grenoble, est l'invité de l'émission Dimanche en Politique consacrée à la violence dans la capitale des Alpes et diffusée ce dimanche 16 septembre 2018 à 11 heures sur France 3 Alpes. Pour lui, la violence à Grenoble est un phénomène culturel, bien ancré dans la ville.

Jean-Yves Coquillat a révélé, en exclusivité pour France 3, les derniers chiffres de la violence à Grenoble. Des chiffres inquiétants, proches de ceux avancés par les syndicats policiers qui comparent la ville à un "Chicago français". Pour le procureur de la République, si on la compare avec des villes de même taille en France, Grenoble est une ville "plus violente" que les autres.
 "Il y a à Grenoble une culture de la violence qui est ancienne" explique Jean-Yves Coquillat. Une culture ancienne,"bien ancrée", "historique" même et "il est très difficile de faire changer les choses".

Toujours selon Jean-Yves Coquillat, la violence dans nos sociétés diminue d'une manière générale mais à Grenoble, perdure une "violence qui est trop élevée par rapport à la population".

Pour le procureur, invité de Dimanche en Politique, nous ne sommes plus aujourd'hui au temps où la mafia réglait ses comptes. Selon lui, le grand banditisme a été remplacé par les "bandes". "Une des caractéristiques de Grenoble", explique encore Jean-Yves Coquillat, "c'est la prégnance du trafic de stupéfiants". Tous les quartiers seraient touchés, de même qu'une partie de l'agglomération (Saint-Martin-d'Hères, Echirolles, Fontaine).

La violence due au trafic de drogue est particulièrement difficile à endiguer ajoute le procureur de Grenoble : "quand on démantèle une bande sur un quartier, on crée un vide et les autres bandes vont essayer de combler ce vide parce qu'il y a une clientèle... et à ce moment là, il va y avoir des tensions et des règlements de compte".

Enfin, Jean-Yves Coquillat ose une comparaison avec la pollution : "cette violence, on s'y habitue progressivement et puis un jour, elle vous tue".
 

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