Violences à Grenoble, le "reflet des tensions entre jeunes et policiers dans les quartiers" selon le sociologue S. Roché

Directeur de recherche au CNRS, Sébastien Roché connaît bien le phénomène des émeutes urbaines. Pour lui, les violences qui ont éclaté à Grenoble après la mort de 2 jeunes s'expliquent largement par la tension entre adolescents et policiers dans les quartiers.

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Comment expliquer la violence qui s'est emparée du quartier Mistral depuis la mort de 2 jeunes dans un accident de scooter ? Quel message envoient les jeunes qui brûlent des voitures et qui ciblent les forces de l'ordre ? Comment la fièvre peut-elle retomber ? Pour le sociologue Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS et enseignant à Science-po Grenoble, la confiance entre les jeunes et la police est largement rompue.
 


"Plus il y a de tués, plus il y a de colère"


Sebastian Roché a longuement travaillé sur le phénomène des émeutes urbaines et sur les rapports entre les jeunes et la police. Une enquête réalisée auprès de milliers d'adolescents à Grenoble et à Lyon, mais aussi en Allemagne. Selon lui, les pratiques policières sont très différentes entre les 2 pays et elles expliqueraient largement l'hostilité des jeunes des quartiers français envers la police.

Pour Sebastian Roché, les contrôles d'identité "centrés sur une minorité ethnique" sont en partie responsables de la "colère" des jeunes. "Des contrôles contreproductifs" écrivait déjà le chercheur dans un article publié en 2018 dans le magazine "Pour la science".

Dans le quartier Mistral de Grenoble, comme souvent au début des émeutes urbaines, c'est la mort de 2 jeunes qui voulaient fuir la police qui a tout déclenché. "Plus il y a de tués, plus il y a de colère et plus il y a de possibilité de s'identifier" explique encore Sébastian Roché.
 

"Ce qui met le feu : le sentiment d'injustice et d'impunité de la police"


Les "émeutiers" peuvent être des proches des victimes (famille, amis) mais pas seulement. Pour le chercheur, ce sont en fait souvent ceux qui "s'identifient aux victimes" et notamment des "jeunes des minorités ethniques". Pour Sebastian Roché, "ce qui met le feu", "c'est le sentiment d'injustice et d'impunité de la police".

Comment la fièvre peut-elle retomber ? Difficile à dire admet le chercheur. Malgré les appels au calme lancés ces derniers jours par les proches d'Adam et de Fatih, les 2 jeunes mort dans l'accident de scooter, les violences se sont poursuivies ces dernières nuits dans le quartier Mistral. Des dizaines de voitures ont ainsi été incendiées depuis samedi soir et les forces de l'ordre et les pompiers sont régulièrement visés par des jets de projectiles.

Le risque principal, c'est "la contagion" à d'autres quartiers analyse Sebastian Roché. Une contagion pour l'instant limitée même si plusieurs véhicules ont été incendiés en début de semaine à la Villeneuve, à Echirolles ou encore à Saint-Martin-le-Vinoux.

 
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