Isère : un an après, la tempête de grêle du 15 juin 2019 marque encore la terre et les esprits des producteurs de noix

L'orage de grêle, accompagné d'un vent très fort, qui a frappé la région Auvergne-Rhône-Alpes le 15 juin 2019 a entraîné la perte de 50 000 arbres et de 30% de la production 2019 de noix de Grenoble. Un an plus tard, les producteurs remontent la pente, en partie grâce aux aides de l'Etat.

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Le 15 juin 2019, un orage de grêle d'une rare violence s'abattait sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. Une catastrophe pour de nombreux exploitants de la célèbre "Noix de Grenoble" d'appellation d'origine contrôlée. "On est dans une commune où il grêle régulièrement, mais on n'avait jamais vu ça", témoigne Christian Boffelli.

Cet exploitant de Montagne, dans l'Isère, avait été médiatisé au lendemain de la tempête, en recevant sur sa parcelle le ministre de l'agriculture Didier Guillaume. Un an plus tard, son bilan est sans appel : "J'ai perdu plus de 80% de ma récolte à cause de la tempête, puis de la neige."

 

Des arbres déracinés ou cassés au-dessus du sol

Car la grêle a eu un effet dévastateur sur les noix encore en formation. Couplée au vent très fort, elle a même entraîné la chute de nombreux arbres. Christian Boffelli a ainsi du arracher 400 noyers, sur les 1 600 qui composent sa parcelle de noix de Grenoble.

"Beaucoup ont été complètement déracinés par le vent, et d'autres étaient cassés juste au-dessus du sol", complète-t-il. Pour la grande majorité d'entre eux, il a donc été impossible de les relever pour tenter de les ré-enraciner.

Heureusement, les pertes ne sont pas aussi importantes partout. "Je relativise, parce que je n'ai perdu que 50% de ma récolte", explique de son côté Gilles Convert, producteur de noix à L'Albenc en Isère, que France 3 avait déjà rencontré en septembre dernier. A quelques jours du début de la récolte, il craignait déjà un rendement médiocre. Une crainte justifiée, qui a nécessité de "casser les prix et on a fait de l'huile. C'est comme ça qu'on a passé l'année", ajoute-t-il.

 

Douze ans perdus par arbre arraché

L'exploitant est parvenu à sauver entre 130 et 150 arbres, qui auraient pu être voués à l'arrachage complet. Pour ce faire, le noyer est relevé grâce à un câble, puis soutenu par une cale de bois. Un meilleur investissement que l'arrachage complet, estime Gilles Convert mais qui pose un problème : "Le temps que l'arbre refasse ses rameaux, il va falloir attendre cinq ans avant d'avoir à nouveau des noix." Et bien-sûr, certains ne survivent simplement pas.

Les arbres arrachés de Christian Boffelli ont été remplacés par de jeunes noyers, qui "mettront environ douze ans à arriver à maturité et produire beaucoup de noix". Les effets de la tempête du 15 juin 2019 devraient donc se faire sentir sur les prochaines récoltes, et pas seulement sur le rendement réduit de l'année dernière.

En tout, la perte de la filière noix de Grenoble se situe autour de 30% sur 2019 par rapport à 2018, "qui était une année moyenne", explique Nathalie Grouard, coordinatrice du Comité interprofessionnel de la Noix de Grenoble (CING). "Ce qui nous a sauvés, c'est qu'on avait des stocks encore importants de l'année précédente, qu'on a pu écouler", précise-t-elle.

 

50 000 noyers arrachés

Au-delà de ces 30% de perte, le nombre de noyers arrachés en Isère et dans la Drôme est estimé à 50 000, pour un total avoisinnant les 680 000 noyers sur la zone concernée. 

En conséquence, plusieurs communes avaient été classées en état de catastrophe naturelle une semaine après les intempéries du 15 juin 2019. "On a commencé à toucher la calamité agricole, on a eu des aides du conseil général, du conseil départemental, et un geste de l'assurance", résume Christian Boffelli. 

En tout, le CING estime à environ 3 millions d'euros l'aide de l'Etat pour le seul département de l'Isère, qui concentre les trois quarts des vergers inscrits dans le dossier calamité. La région a également versé 5 million d'euros pour l'ensemble de la filière fruit. 

 

L'endettement de certains producteurs

Des aides qui vont permettre à Christian Boffelli "de passer 2020 sereinement, alors que j'ai perdu presque toute ma récolte". 

Gilles Convert s'estime quant à lui heureux de ne "pas avoir trop investi durant les années précédentes", contrairement à "certains collègues qui se retrouvent endettés et qui vont devoir demander des reports à cause de la mauvaise récolte". 

Désormais, et après un confinement marqué par l'arrêt de ses activités de vente directe sur les marchés, Gilles Convert espère que la deuxième moitié de 2020 sera plus profitable, "si le virus nous laisse tranquille". Même s'il le sait : "Dans l'agriculture, on n'a qu'un seul patron, c'est la météo."

 

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