Le président de la Fédération française de sauvetage et de secourisme de l'Isère est accusé de viols par deux anciennes membre de la FFSS. Il a été mis en examen ce mercredi et placé sous contrôle judiciaire.
L'ancien président de la fédération française de sauvetage et de secourisme de l'Isère a été mis en examen pour "viols par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction" ce mercredi, a annoncé le parquet de Grenoble. Le sexagénaire, né en 1959 a reconnu les faits mais il demeure présumé innocent. Son avocat a en revanche déclaré à l'AFP que s'il s'est "expliqué sur les faits en garde à vue, l'interprétation que l'on a [de ces faits, ndlr] n'est pas la même que les victimes."
Deux anciennes membres de l'association l'accusent de les avoir violées et agressées sexuellement à plusieurs reprises alors qu’elles se trouvaient sous sa responsabilité. "Elle ont dénoncé des faits de viols et des fait de viols sur mineur", précise l'avocate des deux présumées victimes. Les faits se seraient déroulés entre 2008 et 2012 selon le parquet de Grenoble. Une enquête débutée il y a déjà deux ans et menée par les gendarmes de la brigade de Pont-de-Claix pourraient avoir identifié une troisième victime.
Un dossier "assez volumineux"
Le mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire avec notamment l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et l’interdiction d’exercer toute activité en lien avec le secourisme ou impliquant un contact avec les mineurs. "Il sera entendu ultérieurement par le juge d'instruction sur le fond du dossier, ainsi que les plaignantes", a précisé la procureure adjointe.
"Le dossier est assez volumineux, on a demandé un délai pour préparer la défense", a dit Me Emmanuel Decombard, avocat du mis en cause. "Les faits allégués sont très anciens. Ce qui pose beaucoup de questions: pourquoi les prétendues victimes auraient attendu aussi longtemps pour déposer plainte? On est à plus de 10 ans", a ajouté Me Decombard.
L'accusé a été exclu a titre conservatoire de la fédération
"Ces faits entachent l'image de la fédération et des secouristes", regrette Alain Vidal, qui a pris la responsabilité de la fédération au niveau du département jusqu'aux prochaines élections de décembre 2020. Là ça nous a crucifiés. On ne peut pas valider de tels comportements".
Hier soir, l'accusé a été exclu de la FFSS à titre conservatoire au cours d'une assemblée générale en comité de direction du département. "L'ensemble des bureaux des différents antennes doit réagir très vite à ce genre de situation. C'est évident. Il n'a plus aucune autorité sur la FFSS et il doit rendre tout ce qui concerne ses fonctions", explique Alain Vidal. "Les administrations seront bien sûr informées de cette situation", poursuit-il. Par ailleurs, une cellule de soutien et d’accompagnement psychologique est en cours d’activation et la fédération engage ses membres à s’exprimer sur tous faits similaires dont ils auraient été victimes, ou auraient eu connaissance.
L'avocat du mis en cause s'est insurgé contre la suspension de son client de ses fonctions "unilatéralement par son employeur alors qu'il était en garde à vue, sans même l'avoir convoqué et entendu".
La fédération envisage de se porter partie civile
"Des courriers vont partir pour nous impliquer auprès des victimes et des proches des victimes, pour dire qu'on est là, qu'on les soutient, qu'on est de tout cœur avec eux", explique Alain Vidal qui assure que tout sera fait pour que la fédération continue de travailler aux côtés de la Croix blanche, de la Croix rouge, etc. La nouvelle secoue tout le milieu paramédical, tout le milieu du secours, tout le milieu des ambulanciers, etc. Tous ceux qui œuvrent pour les autres, pour les citoyens", déplore le nouveau président.
Pour manifester sa désapprobation et son désengagement par rapport aux actes de l'accusé, la fédération envisage même de se porter partie civile. De son côté, l'avocate des deux présumées victimes, appelle au calme. "Notre seul but est que l'enquête puisse se poursuivre sereinement pour qu'on arrive à la fin au renvoi de cette personne devant une juridiction de jugement appropriée", a-t-elle déclaré au micro de France 3.