Le saviez-vous ? Les hauts plateaux du Vercors sont encore "farcis" de débris d'obus, qui datent de l'époque où ils servaient de champ de tir militaire. La Réserve naturelle fait appel régulièrement à des randonneurs, pour les collecter. Reportage
Un long ruban de randonneurs progresse en file indienne dans le Vercors. Tous, sont bénévoles et ont choisi de répondre à l'appel de la Réserve naturelle nationale du Vercors. Ils ont pour mission de ratisser le secteur de la plaine de la Queyrie à la recherche d'obus.
En quelques heures, encadrés par les gardes, ils en ont déjà déterré plusieurs dizaines. D'autres ont été repérés et seront descendus plus tard.
"Il s'agit de protéger la flore, la faune, les paysages naturels, c'est une opération de dépollution des hauts plateaux, et la tâche est immense", souligne Betty, de la Réserve.
"Le métal usé par le temps, et les intempéries, se dégrade et s'avère extrêmement toxique, d'autant qu'il pénètre dans les nappes phréatiques", explique Raoul agent du Parc.
Un épisode historique peu connu
L'épisode historique est peu connu. De 1954 jusqu'en 2008, les hauts plateaux ont servi de champ de tir militaire. Des milliers d'obus ont ainsi été tirés depuis Gresse-en-Vercors. En 1954, le ministère des Armées fut, en effet, autorisé à installer un champ de tir sur les hauts-plateaux jusqu’en 2008. Parmi les découvertes également, des munitions plus anciennes, datant sans doute de l’activité résistante durant la Seconde Guerre mondiale. À la création de la Réserve naturelle nationale des hauts-Plateaux du Vercors en 1985, un protocole fixe les règles des activités des forces armées. Le 21 juillet 2008, l’armée de terre abroge les régimes du champ de tir temporaire du Vercors et par cette décision lève toutes servitudes et protocoles le concernant.
Une application web pour les géolocaliser et les signaler au Parc du Vercors
L'opération est sans danger mais si vous trouvez un projectile non explosé, prenez le en photo, relevez ses coordonnées GPS et signalez-le à la réserve : "Ceux pour lesquels un doute subsiste ne devront en aucun cas être manipulés," est-il indiqué.
Une campagne a été lancée par le Parc Naturel du Vercors afin d'informer les promeneurs qui trouveraient ce type d'engin : "Si vous en trouvez sur votre chemin et si vous avez connaissance de leur localisation, nous vous invitons à contribuer à l’inventaire participatif via notre application web. Vos observations permettront au Parc du Vercors et aux services de l’armée de retrouver ces armements qui seront ensuite traités par des professionnels."