Éric Vaillant, le procureur de la République de Grenoble, a annoncé la détention provisoire de Marian Marinescu pour l’assassinat de sa femme Michèle et pour le meurtre précédé ou accompagné du viol de sa fille Christine, le 7 janvier 1993, à Sassenage.
28 ans après les faits, Marian Marinescu a été placé en détention provisoire pour l’assassinat de sa femme Michèle et pour le meurtre précédé ou accompagné du viol de sa fille Christine.
Le 7 janvier 1993, en début de soirée, les corps sans vie de Michèle Marinescu, 43 ans, et de sa fille Christine, 13 ans, sont découverts par les gendarmes dans leur habitation de Sassenage. Ces derniers avaient été alertés par l’employeur de la mère de famille, lui-même associé dans l’entreprise en électronique du père de famille, étonné de ne pas la voir arriver au travail ce jour-là.
Les deux victimes ont été retrouvées par les gendarmes dans leur chambre respective, toutes deux égorgées. Marian Marinescu, le mari, 45 ans au moment des faits, aujourd’hui âgé de 72 ans, était censé se trouver à la même période en Roumanie pour les fêtes de fin d’année, en compagnie du fils du couple, alors âgé de 8 ans. En dépit d'un travail acharné des enquêteurs et du magistrat instructeur de l'époque, les différentes hypothèses travaillées n'avaient pas permis d'aboutir à la résolution des faits.
Il a fallu attendre 28 ans et la succession de cinq juges d’instruction en charge du dossier pour élucider les faits. "Fin 2018, le concours d'un conseiller FORENSIC de l'Institut de Recherches Criminelles de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) à Pontoise et de l’analyste criminel du groupement de gendarmerie de l’Isère" a mené à de nouvelles pistes,"grâce aux progrès de la science" a précisé Éric Vaillant.
Retrouvez l'intégralité de la conférence de presse d'Eric Vaillant
"L’enquête, instruite par deux magistrates du pôle de l’instruction de Grenoble, confiée au groupe cold-case, appuyé par le Service Central de Renseignement Criminel de la Gendarmerie Nationale (SCRC), va connaître un rebondissement majeur en début d'année 2021 avec les résultats fournis par le laboratoire de l'IRCGN". Ils ont mis en évidence de nombreuses traces de sperme de Marian Marinescu sur le pantalon de sa fille Christine. "Ces données sans équivoque, couplées à une analyse de l’emploi du temps" ont conduit les magistrates à faire placer Marian Marinescu en garde à vue le 14 juin 2021, pour l’assassinat de sa femme Michèle et pour le meurtre précédé ou accompagné de viol de sa fille Christine.
Marian Marinescu en détention provisoire
Il a indiqué aux enquêteurs et face aux éléments à charge présentés "qu’en supposant que ce soit lui, il n’avait aucun souvenir d’avoir commis les faits". Ce mercredi 16 juin, Marian Marinescu a été déféré devant les deux juges d’instruction. Il a été placé en détention provisoire.
L'avancée scientifique, notamment en matière de recherches d'ADN plus poussées, a permis d'identifier celui du mis en cause dans le sperme retrouvé sur le pantalon de sa fille. Le procureur de la République de Grenoble a par la suite détaillé que "l'examen de la ligne de temps", permettant de vérifier la tenabilité de l’alibi, a montré qu'il "a pu faire un aller-retour en Roumanie pendant les vacances de Noël, avant la date du crime et après la date du crime".
Les parties civiles vont procéder à une étude criminalistique
Dans un communiqué de l'avocat des parties civiles, Me Hervé Gerbi, on a pu apprendre que le jeudi 17 juin, les parties civiles ont été entendues par l’un des deux juges d’instruction. Pendant plus de 2h, en présence du directeur d’enquête, elles ont été tenues informées de la méthodologie utilisée pour cette nouvelle relecture du dossier et des résultats des dernières investigations techniques évoquées plus haut dans l’article.
Elles ont désormais accès aux 2 tomes complémentaires qui s’ajoutent aux milliers de pages d’enquête et 34 précédentes expertises réalisées.
Les parties civiles ont confirmé leur volonté d’apporter leur plein concours au déroulement de l’instruction, avec toute l’objectivité que requiert l’exigence de la recherche de la vérité autant que la préservation, autant que faire se peut, de l’environnement familial, en pensant notamment et plus particulièrement à leur neveu, fils et frère tout à la fois des victimes et du mis en examen.
Dans cet esprit, elles procéderont elles-mêmes, notamment, à une étude criminalistique par analyse de suivi des scellés, et confrontation de l’ensemble des expertises aux développements de la Gestion Moderne des Scène d’Infraction (GMSI).