À la fin de l’hiver, les batraciens quittent les bois pour rejoindre les étangs et se reproduire. Mais nombre d’entre eux se font écraser en traversant les routes. Pour les protéger, l’association LPO a mis en place des filets et fait traverser les spécimens chaque matin.
La saison des amours peut s’avérer mortelle pour les batraciens. Chaque année, à la sortie de l’hiver, crapauds et grenouilles sortent des bois pour rejoindre des étangs ou des mares. C’est dans ces zones humides qu’ils peuvent se reproduire et pondre leurs œufs.
Mais la traversée est très périlleuse. "Ils migrent et traversent les routes à la tombée de la nuit, explique Alexandre Gauthier, chargé de mission pour la Ligue Protectrice des Oiseaux. Cette migration coïncide avec une forte circulation, due à l’heure de pointe en fin de journée. Tous les jours, de nombreux batraciens se font écraser et cela peut même exterminer toute une population".
Des espèces protégées
À l’exception de la grenouille verte, tous les amphibiens sont des espèces protégées. Ils permettent de régulier les populations d’insectes et d’assurer l’équilibre de la biodiversité.
Pour les protéger, la section iséroise de la LPO a sécurisé cinq zones de traversées particulièrement mortelles pour les batraciens, car situées au niveau des routes départementales. "Nous avons installé des filets au bord des routes à Chirens, Bilieu, Notre-Dame-de-l’Osier, Saint-savin et Entre-Deux-Guiers, précise le chargé de mission. À côté des filets, on a mis des seaux pour récupérer les crapauds et chaque matin, nous les récupérons pour les faire traverser".
En fonction des conditions météorologiques, les bénévoles de l’association peuvent faire traverser jusqu’à 300 spécimens par jour.
Le département compte aussi 7 crapauducs, des petits tunnels qui permettent aux batraciens de traverser la route en toute sécurité.
Prudence sur la route
Toutefois, toutes les départementales ne sont pas équipées de filets ou de tunnels à crapauds. Les membres de l’association appellent donc les automobilistes à rouler doucement lorsqu’ils entrent dans des portions signalées comme "zones de traversée".
Un moyen d’éviter que la nuit de noces de nos batraciens ne se transforme en veillée funèbre…