Totalement interdite depuis la fin janvier, la circulation entre deux files des deux-roues motorisés est de nouveau expérimentée pour trois ans dans 21 départements à partir de ce lundi 2 août. Sur la liste en AURA : l'Isère,la Drôme,le Rhône et la métropole de Lyon.
Tous les jours, dans les grandes agglomérations, des motos se fraient un chemin entre des files de voitures embouteillées. Cette pratique, pourtant interdite depuis janvier, fait officiellement son retour : la circulation des deux-roues motorisés entre deux files est de nouveau expérimentée pour trois ans à partir de ce lundi 2 août.
Le décret a été publié vendredi dernier au Journal officiel. Attention, la circulation inter-files n’est pas autorisée en dehors des zones expérimentales.
Sur la liste des 21 départements donc, figurent pour notre région l’Isère, le Rhône, la Drôme, et la métropole de Lyon.
Selon la déléguée interministérielle à la sécurité routière, Marie Gautier-Melleray, le but est « d’essayer de trouver les moyens de rendre cette pratique plus sûre pour les deux-roues et tous les autres usagers de la route », alors que la précédente expérimentation, d’une durée de cinq ans, avait donné des résultats peu probants.
Depuis janvier, bien que ne constituant pas formellement une infraction au code de la route, cette pratique pouvait être verbalisée pour dépassement par la droite (3 points de permis + 135 euros), non-respect de la distance de sécurité (même sanction), dépassement sans se porter suffisamment à gauche du véhicule (idem), ou changement de file non justifié (35 euros).
Selon le rapport effectué par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), l’accidentalité des deux-roues motorisés sur les routes, où l’autorisation de la circulation entre deux files était expérimentée, avait ainsi augmenté de 12 %, alors qu’elle avait baissé de 10 % sur les autres routes des onze départements concernés.
Mais la Sécurité routière estimait les données statistiques trop peu nombreuses et étayées pour être vraiment concluantes, ce qui l’a poussée à élargir le périmètre. « Nous avons aussi noté une amélioration certaine des comportements et une meilleure acceptabilité sociale au fur et à mesure de l’expérimentation », souligne Mme Gautier-Melleray pour justifier la nouvelle phase d’expérimentation.
Une vitesse limitée et des règles précises
Alors qu’auparavant les deux-roues pouvaient rouler entre les deux files les plus à gauche à 50 km/h au maximum quelle que soit la vitesse des autres véhicules, ils ne pourront plus désormais dépasser de plus de 30 km/h la vitesse de ceux-ci (dans une limite de 50 km/h au maximum).Par exemple, si la circulation est totalement arrêtée, leur vitesse sera limitée à 30 km/h (40 km/h si la vitesse est de 10 km/h, etc.).
Une signalisation spécifique dès cet automne
Une signalisation spécifique sera mise en place à partir de l’automne sur les routes concernées, rappelant certaines règles très précises à retrouver ICI. Elle sera accompagnée par une campagne de communication, notamment dans la presse locale, sur les réseaux sociaux et à destination des auto-écoles et moto-écoles.
Enfin, les utilisateurs des systèmes de navigation par GPS Waze et ViaMichelin seront avertis qu’ils circulent sur une route où la circulation inter-files (CIF) est expérimentée. L’expérimentation, pour laquelle la Sécurité routière a rencontré les fédérations de motards à trois reprises, fera l’objet d’une « évaluation annuelle provisoire et terminale plus complète » que la précédente, précise Mme Gautier-Melleray.
Seuls les motards et utilisateurs de scooters à 3 roues dont la largeur est inférieure à un mètre sont autorisés. Le texte exclut donc les quads, les side-cars et les trois roues à voies larges.
Vous pouvez consulter tous les conseils de sécurité et recommandations pour remonter une file de voitures sur le site du Repaire des motards.com