Jihad. 14 ans de réclusion requis contre l’habitante de Villefontaine (Isère) partie en Syrie avec ses 4 enfants

Une habitante de l'Isère, est jugée aux assises spéciales de Paris pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, soustraction d'enfant et délaissement de mineur. En 2014, elle était partie en Syrie avec ses 4 enfants. Le verdict est attendu ce vendredi 22 novembre dans la soirée.


Une personnalité d'un "égocentrisme effroyable" qui n'a montré "à aucun moment une capacité d'empathie": quatorze ans de réclusion ont été requis vendredi aux assises spéciales de Paris contre une mère partie en Syrie en 2014 avec son compagnon et quatre jeunes enfants.

"Ce départ en Syrie, ce n'est absolument pas un accident de parcours, c'est l'aboutissement d'années de radicalisation", a martelé le représentant du ministère public qui a également souligné la volonté de "dissimulation" du départ.

Jihane Makhzoumi, 38 ans, visage fermé et regard noir à l'écoute du réquisitoire, est jugée depuis lundi notamment pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, soustraction d'enfant et délaissement de mineur.
En août 2014, elle avait quitté l'Isère avec son compagnon Eddy Leroux, radicalisé comme elle, et aujourd'hui présumé mort au combat en Syrie, en compagnie de trois fillettes nées de leurs précédentes unions - âgées alors de 3 à 5 ans - et de leur bébé de trois semaines. Ils avaient rejoint l'organisation Etat islamique (EI) à Raqa.

Jihane Makhzoumi avait été interpellée le 10 octobre 2016 à l'aéroport de Roissy alors qu'elle rentrait de Syrie avec ses trois enfants mais sans la fille de son compagnon. Nul n'a de nouvelle de la fillette, Jana, depuis plus de trois ans.
"La vie de leurs propres enfants n'importe pas tant que ça en comparaison de leur projet (de départ en Syrie)", a estimé l'avocat général.

Pour lui, même si Jihane Makhzoumi n'a pas combattu sur place, la qualification d'association de malfaiteurs terroriste est particulièrement adéquate en raison du "rôle fondamental des femmes au sein de l'Etat islamique", notamment dans "l'accompagnement des moudjahidines" et dans leur responsabilité "d'enfanter les futurs  lionceaux du califat".

"Je ne discerne aucune réelle volonté de retour avant 2016" a souligné le procureur qui a évoqué un dossier "bouleversant" en raison de l'émotion autour de la disparition de la petite Jana.

"Ce procès restera dans les annales de la justice comme le procès pour Jana, le procès pour tous les enfants emmenés à leur insu en zone de guerre", a déclaré l'avocate de la partie civile, Me Samia Maktouf, dénonçant une "posture de façade et de déni" de l'accusée.

Le verdict est attendu dans la soirée.

 
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