Le projet de barrage sur le Rhône, entre les départements de l'Ain et de l'Isère, a été abandonné par l'Etat jeudi. L'installation, qui devait être construite sur l'une des dernières zones sauvages du fleuve, avait soulevé de vives oppositions.

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Coup d'arrêt au projet controversé de barrage sur le Rhône. L'Etat a mis un terme à ce projet d'aménagement hydroélectrique, porté par la Compagnie nationale du Rhône (CNR), qui devait voir le jour sur l'une des dernières zones sauvages du fleuve.

"L'Etat a fait connaître le 29 août sa décision de ne pas poursuivre le projet de construction d'un nouvel aménagement hydroélectrique sur le Rhône, entre Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) et Loyettes (Ain)", écrit la CNR, qui "prend acte de cette décision", dans un communiqué ce vendredi 30 août.

L'entreprise avait été mandatée par l’Etat pour étudier l’opportunité d’un aménagement hydroélectrique dans ce secteur afin de participer à l’accélération des énergies renouvelables dans les territoires, dont la part est fixée à 33 % d'ici 2030.

Une puissance de 140 GW/h par an

Le projet baptisé Rhônergia, dont l'idée remonte à 1935 et qui avait fait l'objet d'un premier projet abandonné en 1980, visait à construire un barrage d'ici 2033 à une quarantaine de kilomètres en amont de Lyon.

Pour un budget estimé à 330 millions d'euros, la CNR envisageait un barrage-usine avec une chute de 6,8 mètres, une retenue de 22 kilomètres de long pour ralentir le débit du fleuve et une digue de 4 km. L'installation devait produire l'équivalent de l’électricité consommée chaque année par une ville de 60 000 habitants, soit une puissance de 140 GW/h par an.

Le projet "a fait l’objet d’études de faisabilité, dites 'd’avant-projet sommaire', remises en avril 2024 à l’autorité concédante", retrace la CNR qui avait également organisé une concertation préalable de trois mois.

Forte opposition locale

Des voix s'étaient alors élevées pour dénoncer "une catastrophe environnementale" si l'installation devait voir le jour sur "les derniers 25 kilomètres sauvages du Rhône", entre deux zones protégées, avait dénoncé le collectif Stop barrage Rhônergia. Les opposants estimaient par ailleurs que le coût financier du barrage était "trop important par rapport à l'énergie décarbonée" qu'il pourrait fournir.

La CNR, qui supervise 19 barrages hydroélectriques sur le Rhône, avait estimé que le projet Rhônergia, était le dernier projet de cette nature envisageable en France. Il aurait participé, selon elle, à "la lutte contre le changement climatique", au renforcement de l'indépendance énergétique de la France et à l'inflexion des coûts de l'électricité.

"L’ensemble des données techniques et environnementales recueillies sur le terrain (...) sont autant de ressources sur lesquelles CNR entend capitaliser pour répondre à ses missions, en tant que concessionnaire du Rhône", fait valoir l'entreprise dans un communiqué, ajoutant qu'elle engagera "une nouvelle phase de discussion avec l’État pour identifier des projets alternatifs en lien avec le fleuve."

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