L'Isérois Guillaume de Lustrac est devenu, dimanche 23 avril, le nouveau détenteur du record mondial du marathon en marche arrière. Le coureur a réalisé un temps de 3h25 sur la course de Saint-Paul-lès-Romans (Drôme), et a ainsi battu le précédent record établi à 3h38.
"Le mieux que je puisse faire depuis dimanche, c'est me lever. J'ai vraiment mal aux orteils et aux hanches. On peut dire que je n'ai pas gagné des points de vie, mais au moins, j'ai gagné des souvenirs", sourit Guillaume de Lustrac. Depuis ce dimanche 23 avril, cet Isérois de 29 ans détient le singulier record mondial du marathon effectué en marche arrière.
Le chrono : 3h25 sur la course de Saint-Paul-lès-Romans, dans la Drôme. Le jeune homme n'a fait qu'une foulée de la précédente barre établie à 3h38. "J'étais hyper heureux d'avoir réussi mon pari. Je me suis entraîné dur pour ça. Et puis, l'objectif de faire rire mes amis est rempli", explique-t-il. "C'était une sacrée belle journée. Près de l'arrivée, la foule était en feu. Et avec la médiatisation de ce record, c'était assez fou. C'est un peu improbable pour un gars lambda comme moi."
Des bornes dans les jambes
Tout est né d'un pari : "Je suis assez sportif, j'aime bien la longue distance. J'ai déjà fait des triathlons, des courses d'ultracyclisme ou des ultra-Ironman. J'ai pas mal de bornes dans les jambes, mais je ne m'étais jamais attaqué à un marathon sec." À savoir, la fameuse distance de 42,195 km.
Guillaume de Lustrac s'était donc inscrit en décembre 2022 à celui de Valence, en Espagne. Il y avait réalisé un très bon temps de 2h33 : "Un de mes amis, Duncan Perrillat (champion de France de marathon en 2022, ndlr), m'a mis au défi de le faire en marche arrière. Je l'ai pris au mot. Le défi est né de là. D'autant plus qu'avec ma compagne, on aime réaliser des défis où on se dit : 'Il y a environ 10 % de chance que ça fonctionne'. On a même créé un concept par rapport à ça sur les réseaux sociaux."
S'en est suivi quatre mois d'entraînement, sans aucune autre course "à l'endroit" depuis le début de l'année. "J'ai fait une soixantaine de sorties avec un entraînement vraiment établi. J'ai fait des séances de côte et même du fractionné. J'ai réussi à aller au plus vite à 3min15/km en marche arrière."
Pas des "brindilles"
Pourtant, les débuts ont été loin d'être faciles : "Quand j'ai commencé à m'entraîner, je pensais que ce ne serait pas possible. J'avais l'impression de redevenir débutant, sans dénigrer les personnes qui débutent. Mais je devais rapprendre à courir. J'avais mal après des petites sorties de 5 km où je devais pousser sur la fin. Les muscles qu'on sollicite le plus sont différents."
Malgré tout Guillaume de Lustrac persévère et s'inscrit sur le marathon de Saint-Paul-lès-Romans, une course peu fréquentée pour avoir assez de place pour courir. "Lors de la course, j'ai posé le cerveau. Je ne pensais à rien. J'étais appliqué. Il faut savoir qu'à l'envers, le moindre détail, le moindre obstacle, peut nous faire trébucher. Au début, je faisais confiance aux indications de mes collègues. Sur la fin, j'étais si fatigué que je devais retourner la tête assez fréquemment."
Malgré cette fin de course difficile, l'Isérois a tout de même réalisé un très bon chrono avec une allure de 4min50/km : "Ma mère serait contente que j'évoque le fait que je suis vegan. C'est une manière d'expliquer que nous ne sommes pas des brindilles et que même sans protéines animales, on peut faire de belles choses", sourit-il.