Des habitants du Nord-Isère ont créé l’association "quartiers paisibles" afin de faire entendre leurs inquiétudes sur le tracé de la future ligne ferroviaire Lyon-Turin, devant traverser leurs localités, voire leur propre terrain.
La chantier Lyon-Turin génère un nouveau point d'appréhension. Ce dernier se situe dans une zone géographique regroupant plusieurs communes du Nord-Isère - Cessieu, Saint-Victor-de-Cessieu, Sainte-Blandine, Saint-Jean-de-Soudain, La Tour-du-Pin, Saint-Didier-de-la-Tour et Chimilin. Des inquiétudes qui se font entendre par la nouvelle association "quartiers paisibles".
L'une des premières conséquences de cette nouvelle ligne ferroviaire, son passage chez certains habitants. Vincent Dujardin va voir une partie de son terrain rachetée par la SNCF. Seulement, il ne connaît pas encore les détails. "J’aimerais bien savoir un peu ce qu’ils vont me prendre en largeur, comment ils vont empiéter sur le terrain. Après, c’est une vieille maison, j’ai un peu la crainte des retombées derrière, des fissures de mon bien", craint-il.
D’autres habitants et entrepreneurs risquent même d'être expropriés, notamment au niveau de la gare de Cessieu. Richard Veilleux possède une entreprise en pleine expansion. Il doit investir, réaménager des locaux, et il attend de savoir dans combien de temps il sera forcé de déménager. "On voudrait retrouver un terrain au moins de 10 000 m2 dans une zone industrielle ou artisanale, à côté de chez nous." Sans indemnisation, Richard n'aura pas la possibilité d'acheter un terrain de cette valeur.
Des interrogations sur les nuisances sonores
Autre conséquence directe de cette nouvelle ligne TGV, les nuisances sonores tout au long de la journée qui dégraderaient le quotidien des habitants de dizaines de maisons entre Cessieu et Chimilin. Le président de l’association, Stéphane Savoyat, interrogé lors du passage d’un TGV, prend l’exemple du bruit généré par ce dernier pour évoquer le but de l'association : "protéger" tous les riverains qui vont être à côté de cette nouvelle ligne. L’association ne se dit pas contre la nouvelle ligne mais demande plus d’informations et se veut méfiante sur les conséquences du nouveau tracé dans leurs localités.
En effet, certains habitants, directement concernés, découvrent seulement aujourd’hui le tracé du Lyon-Turin. De son côté, la SNCF précise que de nombreuses études doivent encore être réalisées ou refaites. Le parcours ne serait pas encore précis dans cette zone. Des aménagements seraient encore possibles. Une réunion est prévue prochainement entre les riverains et les responsables du tracé. Cette association rejoint d'autres mouvements, eux fermement opposés au projet du Lyon-Turin. En septembre, des militants et des politiques se sont mobilisés pour dénoncer la possible destruction de captages d'eau causé par le creusement du futur tunnel entre la France et l'Italie.
La Ligne doit voir le jour en 2030
Pour rappel, cette future ligne démarre aux alentours de Grenay pour contourner l'agglomération lyonnaise avant d'entrer en Isère et de passer par la plaine de la Bourdre et du Catelan pour contourner par le haut l'Isle-d'Abeau et Bourgoin-Jallieu. La ligne suit l'A43. C'est dans cette partie que la voie de chemin de fer traverse les communes des membres de l'association "quartiers paisibles", avant de rentrer dans le tunnel de Sainte-Blandine.
Il s'agit de l'un des grands projets ferroviaires de l'Union européenne permettant de relier, pour les voyageurs, Lyon à Turin en un peu moins de deux heures. Cette nouvelle ligne doit aussi améliorer le fret, le transport de marchandises, avec la possibilité de transférer des camions de grand gabarit. L'accord du tunnel de 57 kilomètres entre la France et l'Italie a été signé en 2001 et la mise en marche de cette nouvelle ligne est fixée à l'horizon 2030.