Le Lyon-Turin ne passerait pas par Chambéry, selon les propos du ministre des Transports. Thierry Repentin, le maire de la préfecture de la Savoie, réagit et exprime ses inquiétudes dans le journal de France 3 Alpes.
Nous vous révélions cette information dans un article du 15 septembre 2022. Lors d’une réunion, à huis clos, le ministre des Transports, Clément Beaune a clairement expliqué aux acteurs du projet du Lyon-Turin qu’il favorisait le scénario du "grand gabarit", excluant un passage par Chambéry, en Savoie.
Thierry Repentin, maire socialiste de la ville, annonce à France 3 Alpes ne pas avoir participé à cette réunion du 14 septembre, à Lyon. Une réunion convoquée selon lui "du jour au lendemain, quasiment en catimini".
J’avais eu l’occasion de lui présenter le projet lorsqu’il a pris sa compétence de ministre en juillet dernier, à un moment où il n’était pas encore rentré dans le sujet.
Thierry Repentin, maire socialiste de Chambéry, en Savoie.
A quoi ressemblera le "scénario grand gabarit" ?
Le scénario du "grand gabarit" engagerait la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire quasiment réservée au fret, c’est-à-dire au transport de marchandises. La ligne commencerait à Saint-André-le-Gaz, en Isère, ce qui nécessiterait la construction de trois tunnels :
- Un tunnel sous Chartreuse qui sortirait à hauteur de la commune de Chapareillan,
- Un tunnel qui passerait sous Belledonne,
- Un tunnel qui passerait sous le col du Glandon.
Ce scénario permettrait de transporter environ 28 millions de tonnes de marchandises par an.
"Je ne peux pas être satisfait"
"Je ne peux pas être satisfait de la décision qui a été prise pour plusieurs raisons" explique l’édile. Selon lui, "ce n’est pas la solution qui avait été actée à l’occasion de la déclaration d’utilité publique, qui prévoyait un tunnel mixte ".
Je suis interrogatif juridiquement parlant.
Thierry Repentin, maire socialiste de Chambéry, en Savoie.
D'après le maire de Chambéry, le scénario mixte "aurait permis d’avoir des TER qui soient enfin concurrents de l’autoroute entre Lyon et les Alpes du nord".
De plus, cette solution représenterait selon l'élu "un tunnel 40% plus long que celui qui était prôné par la déclaration d’utilité publique".
40% plus long, c’est forcément plus cher.
Thierry Repentin, maire socialiste de Chambéry, en Savoie.
Le coût total du scénario "grand gabarit" est estimé à 10 milliards d’euros. La moitié de cette somme sera financée par l’Europe. L’Etat, quant à lui, déboursera 2,5 milliards d’euros. Il reste donc 2,5 milliards d’euros à trouver. Thierry Repentin affirme que "les collectivités locales qui s’étaient engagées à financer (le projet) se retireront du plan de financement".
"La proposition du tunnel mixte entre Lyon et la Savoie permettait à la fois d’augmenter la capacité pour les voyageurs mais aussi d’absorber les marchandises qui passent dans les Alpes" regrette-t-il, avant de prévenir les téléspectateurs du 12/13 : "Les voies d’accès ne seront pas prêtes le jour où le tunnel de base ouvrira en 2030".
