INFO FRANCE 3. Lyon-Turin : le tracé via Chambéry écarté, le scénario avec tunnel sous Chartreuse privilégié

Lors d’une réunion avec les différents acteurs du Lyon-Turin, le ministre des Transports a confirmé privilégier un scénario "grand gabarit". La ligne ferroviaire ne passera donc pas par Chambéry, en Savoie, ce qui provoque la colère de certains élus locaux.

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A quoi ressemblera la ligne ferroviaire du Lyon-Turin ? Le mercredi 14 septembre, lors d’une réunion qui s'est déroulée à huis clos, le ministre des Transports, Clément Beaune, a clairement expliqué aux acteurs du projet qu’il favoriserait le scénario dit du "grand gabarit". C’est donc cette option qu’il va préconiser de suivre au nom de l’ensemble du gouvernement.

A quoi ressemble ce scénario ?

Concrètement, ce scénario du "grand gabarit" engagerait la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire quasiment réservée au fret, c’est-à-dire au transport de marchandises. La ligne commencerait à Saint-André-le-Gaz, en Isère, ce qui nécessiterait la construction de trois tunnels :

  • Un tunnel sous Chartreuse qui sortirait à hauteur de la commune de Chapareillan,
  • Un tunnel qui passerait sous Belledonne,
  • Un tunnel qui passerait sous le col du Glandon.

Ce scénario permettrait de transporter environ 28 millions de tonnes de marchandises par an.

Quid du scénario "mixte" ?

D’après nos informations, l’autre scénario qui prévoyait une ligne mixte marchandises / passagers jusqu’à Chambéry, est abandonné, selon les propos de Clément Beaune, le ministre des Transports.

La nouvelle met en colère certains élus chambériens. Sur les réseaux sociaux, le conseiller municipal Jean-Benoît Cerino affirme : "plus coûteux donc, et moins écologique, le futur tracé traversera donc la Chartreuse et filera directement vers la Maurienne négligeant le caractère international de la gare de Chambéry mais également les connexions avec Annecy et Genève et repoussant aux calendes grecques les améliorations de liaisons TER sur notre territoire qui en a pourtant bien besoin…"

C’est à mes yeux une erreur stratégique historique pour le développement économique et écologique de notre territoire.

Jean-Benoît Cerino, conseiller municipal à Chambéry, en Savoie.

Pour l’élu, cela "confirme ainsi le choix obsolète de favoriser la route et l’autoroute au détriment du rail pour les voyageurs à l’échelle régionale comme locale".

Les élus haut-savoyards comptaient également sur le scénario "mixte" afin de raccourcir le voyage entre Annecy et Paris, pour lequel il faut compter 3h46 de trajet.

"Ça va hurler" : les élus sont inquiets

D’après nos informations, bon nombre d’élus sont inquiets. L’un d’entre eux, un parlementaire isérois, a confié - hors micro - ses craintes à France 3 Alpes : depuis le lancement des discussions, il y a une dizaine d’années, les trois quarts des élus locaux ont changé. Ces nouveaux élus ne connaissent pas forcément le dossier et certains s’opposent même fermement au projet car leur territoire s’est urbanisé depuis le début des discussions, notamment dans le nord de l’Isère.

Selon ce parlementaire, "ça va hurler" dans les collectivités locales. Pourtant, ces dernières vont devoir mettre la main au porte-monnaie.

Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon, a affirmé à France 3 Alpes qu'un premier tour de table financier avait été mené le mercredi 14 septembre par le préfet du Rhône.

Un projet à 10 milliards d’euros

Le coût total du scénario "grand gabarit" est estimé à 10 milliards d’euros. La moitié de cette somme sera financée par l’Europe. L’Etat, quant à lui, déboursera 2,5 milliards d’euros.

Il restera donc 2,5 milliards d’euros à trouver… Selon l’élu lyonnais, les collectivités n’ont pas vraiment répondu à l’appel : "Le premier tour de table ne me laisse pas très optimiste sur la possibilité de voir le projet se concrétiser" a-t-il affirmé.

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