L'Hôpital de Rives accuse un déficit d'environ 1,8 million d'euros. La direction envisage un plan de redressement, contre lequel les salariés ont manifesté ce 12 mars. Ils dénoncent le non-remplacement du personnel, son rappel pendant les congés, des heures supplémentaires non-payées.
Les représentants du personnel CGT de l'Hôpital de Rives ont découvert en décembre 2017 une situation financière qu'ils jugent "catastrophique". "Un petit peu tendue" selon la direction, qui avait demandé un audit.
Ce déficit, d'environ 1,8 million d'euros, sur un budget total de 13 millions, s'expliquerait notamment, mais pas seulement, par les dettes de l'EPHAD du Grand Lemps, dans les 750 000 euros, selon le maire de Rives et président du Conseil de Surveillance de l'Hôpital.
L'Hôpital de Rives est en effet constitué d'un service de médecine de 32 lits, d'un service de soins de suite et réadaptation de 30 lits, d'un service de soins infirmiers à domicile de 30 places, et de 2 EPHAD de 60 et 88 lits. Sans oublier un troisième EPHAD, celui du Grand Lemps justement, 92 places, autonome budgétairement, mais qui n'aurait donc pas réglé de nombreuses prestations fournies par Rives depuis 2011.
Pour faire face au déficit, la direction envisage donc un "plan de redressement" que les personnels contestent. Le syndicat CGT dénonçait aujourd'hui dans cette manifestation :
-un rythme de travail intensifié, moins de temps consacré aux patients
-des absences de personnel non-remplacées
-des personnels rappelés sur leurs repos ou congés
-des heures supplémentaires non-payées ni récupérées
-la suppression de certaines primes
-l'arrêt de la fourniture du linge de toilette
-une qualité des soins détériorée
La direction répond que l'objectif est de remettre à plat la situation. "Nous sommes contraints, si on ne veut pas que l'établissement souffre davantage, de redresser la barre financière. Le plan est centré sur une augmentation des recettes (passer de 85 à 95% d'occupation en médecine), et une maîtrise des dépenses. Le maintien de l'emploi est une chose primordiale. La situation est loin d'être catastrophique, et doit pouvoir être gérée dans les 2 ou 3 ans à venir, avec le concours de l'ARS et du Département."
La CGT répond : "Pourquoi on ne demande pas déjà au Grand Lemps de payer sa dette ?!" "Après, le personnel serait prêt à faire des efforts, comme il l'a toujours fait. Quand on nous demande de revenir travailler sur nos repos, on revient, on est humains!"
Mais les personnels semblent aussi s'inquiéter de l'avenir de l'établissement. "L'hôpital de Rives fait partie d'un Groupement Hospitalier de Territoire. Il est tout petit (4 médecins au total) à côté des autres, plus son déficit, on a peur de perdre notre service de médecine, de perdre nos personnels..." "On nous demande d'être rentables, mais on soigne de l'humain. Comment être rentables avec une personne âgée ?!"
Le plan devrait être finalisé d'ici fin avril.