Montagne : dans les Ecrins, perché à 3450 mètres d'altitude, le refuge de l'Aigle cherche un nouveau gardien

La Fédération française des clubs alpins et de montagne a lancé un appel à candidature pour l'un des refuges les plus mythiques des Alpes. Le refuge de l'Aigle a été complètement rénové en 2014. Il a la particularité de rassembler dortoir et salle à manger dans une seule pièce.

Il faut avoir le coeur -et les crampons- bien accrochés pour rallier le refuge de l'Aigle, en équilibre sur son promontoire rocheux. La vue à couper le souffle sur les arrêtes de la Meije se mérite : 1800 mètres d'ascension depuis le pont des brebis à Villar-d'Arène.

La montée, en soi, a déjà tout d'une course d'alpinisme. Et ce n'est pas le passage de la vire Amieux, équipée de câbles, qui nous contredira. Les aspirants au poste de gardien de ce refuge sont prévenus, ils devront avoir un vrai CV de montagnard.

Une fois là-haut, à 3450 mètres d'altitude, le refuge offre un panorama exceptionnel dans l'un des plus beaux sites de l'Oisans, au coeur du Parc national des Ecrins. Mais, au-delà du paysage, c'est aussi une page de l'histoire de l'alpinisme que le futur gardien devra embrasser.
 


L'un des plus anciens refuges des Alpes françaises


Le refuge a été construit au début des années 1910 sur le rocher de l'Aigle pour accueillir les cordées qui achevaient la traversée de la Meije. "Il évoque pour les alpinistes initiés et passionnés les traces de Pierre Gaspard, vainqueur de la Meije et de ses arêtes en 1877", indique la FFCAM.

C'est donc l'un des plus anciens refuges construits par la Fédération française des Clubs alpins et de montagne. Situé sur la commune de La Grave, il est géré par le Club alpin français de Briançon.

Aujourd'hui, le bâtiment "constitue un lieu de passage incontournable pour les courses classiques des Ecrins", telles que l'ascension du Doigt de Dieu, de la Meije orientale ou du couloir Gravelotte. L'hiver, le refuge est également situé sur le Tour de la Meije à ski. 

A l'époque, la bâtisse n'était qu'une cabane sommaire. Avant sa rénovation, les conditions de vie dans le refuge de l'Aigle "étaient vraiment très rudes. On vivait comme au Moyen-Age. Les jours de tempête on avait de la neige sur le nez à l'intérieur et il faisait - 3 degrés", expliquait Philippe André, guide de haute-montagne, aux caméras de France 3 Alpes en 2014, lors des travaux de rénovation (voir le reportage, ci-dessous).
 


Un poste au soleil...ou presque


Et si aujourd'hui, la température est désormais plus clémente au sein de l'habitation et les couchers de soleil à faire rêver n'importe quel "instagrameur", le mercure a tendance à ne pas décoller bien haut. Moins 6 degrés le 2 août dernier, par exemple, si l'on en croit ces photos publiées sur la page facebook du refuge, et un thermomètre proche de zéro début juillet, sous la neige.

La FFCAM garantit cependant qu'une "nuit à l'Aigle est synonyme d'expérience forte et émouvante". De convivialité aussi. Car le refuge présente la particularité de ne disposer que d'une seule pièce qui sert à la fois de salle à manger et de dortoir. Agoraphobes et réfractaires à la promiscuité s'abstenir.
 


Accueillir jusqu'à 30 personnes 

Du reste, outre le CV de professionnel de l'altitude, le futur gardien devra aussi préparer des plats de haut vol pour rassasier jusqu'à 30 alpinistes affamés concomitamment. Il passera ainsi cinq mois à cuisiner, nettoyer et surveiller les équipements du refuge, notamment les panneaux photovoltaïques sur le toit. 

Le poste doit être pourvu à partir d'avril 2022 pour une mission allant jusqu'au mois de septembre. Les candidats ont jusqu'au 7 novembre pour postuler.

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