A Oulles (Isère), les 12 habitants permanents auront l'embarras du choix pour les élections municipales. Ce village de l'Oisans compte 10 candidats au prochain scrutin. Et le principal enjeu, c'est le dynamisme.
La bataille pour les municipales est engagée dans la plus petite commune de l'Isère. Dernier village désenclavé de l'Oisans, Oulles et ses 12 habitants permanents ne pâtissent pas du manque d'engagement en politique. Dix personnes se sont portées candidates aux élections des 15 et 22 mars, dont le maire sortant.
Élu depuis six ans, Stéphane Girard a vu défiler de nombreux journalistes ces derniers temps, intrigués par le nombre de candidats. Mais pour l'édile, il ne faut pas tout mélanger. "Ce n'est pas 12 habitants, c'est 45 votants, c'est pas tout à fait pareille. Effectivement, il y a 12 habitants à l'année mais il y a aussi des gens qui viennent 6 ou 7 mois sur Oulles. Il y a une dynamique, il y a du monde à Oulles", martèle le maire de la commune.
Le village s'est largement développé ces dernières décennies. Il a attendu le début des années 1960 pour être enfin relié au monde par une petite route serpentant sur 7 kilomètres et comptant une quinzaine de lacets. Plus que le nombre de résidents permanents.
"On a vu le village s'ouvrir"
Parmi les dix candidats, cinq font partie de l'équipe sortante dont l'actuel maire de Oulles. Elizabeth et Marc font cause commune avec Stéphane Girard. La première vit entre la région parisienne et Oulles. Très impliquée, elle souhaite rejoindre l'équipe municipale. Le second, installé depuis 24 ans, espère rempiler comme conseiller.
"On a vu le village s'ouvrir, les gens monter de plus en plus. On a créé une association qui permet de mettre en place des manifestations, l'été surtout. Moi je suis super contente et je voudrais que ça dure", espère Elizabeth Goraieb, candidate sur la liste du maire sortant.
"Ici en fin de compte, tout le monde fait un peu tout, ajoute Marc Pariset, conseiller municipal sortant de nouveau candidat. Quand il y a un chemin à refaire, on prend la pioche, quand il y a un coup de peinture à donner, on le fait. Ce n'est pas comme dans une grande ville où chacun a des compétences particulières et les met en oeuvre juste pour celles-ci."
Et pour ce nouveau scrutin, l'équipe sortante ne manque pas d'ambition. Elle veut doubler, d'ici six ans, le nombre de résidents permanents de ce tout petit village qui comptait seulement 2 habitants il y a 20 ans.