En Isère, une commune n'aura plus de maire à l'issue des élections municipales des 15 et 22 mars. Aucune liste électorale n'a pu être constituée à Malleval-en-Vercors où le maire sortant a choisi un autre engagement dans la vie publique.
Malleval-en-Vercors, village de 59 habitants perché sur les contreforts du massif isérois, se trouve dans une situation délicate à quelques jours du scrutin municipal. Le maire de la commune vit ses derniers jours en tant qu'élu, et personne ne s'est porté candidat pour lui succéder. L'isoloir et l'urne resteront vides le 15 mars.
A la mairie, Vincent Bayot gère les affaires courantes avant de dire au revoir à sa fonction. "Je m'y suis impliqué parce que je voulais sortir Malleval de l'ornière et redémarrer, j'ai beaucoup agi aussi au niveau de l'intercommunalité dans ce sens. Mais c'est vrai que pour les gens du village, ils se rendent compte que ce n'est pas simple, qu'il faut beaucoup s'impliquer", témoigne le maire (SE) de Malleval-en-Vercors, haut-lieu de la Résistance devenu un site touristique.
Ce professeur d'université, d'origine belge, a été élu maire en 2017. Il s'est engagé pour sortir de l'instabilité municipale et de l'endettement. "C'était à la fois difficile de redresser une mairie qui était dans une situation très délicate au niveau financier, de la restructurer, mais aussi c'était un contact très fort avec les habitants", estime-t-il.
Mais l'édile ne dit pas vraiment au revoir à la vie politique puisqu'il se représente dans la ville voisine. Vincent Bayot se trouve en cinquième position sur une liste écologiste, en phase avec son action municipale : il fait partie des maires engagés dans la lutte anti-pesticides et la démocratie participative.
Possible dissolution
Le premier magistrat avait fait parler de lui l'an passé en interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques à moins de 150 mètres des habitations et bâtiments professionnels, comme de nombreux autres maires en France. Quand le préfet lui a demandé de retirer son arrêté, Vincent Bayot a répondu qu'il ne s'agissait pas de "précaution" prise "dans le doute" mais de "protection", voire de "sauvegarde de la population" parce que, disait-il, "le doute n'est plus".
Il compte à présent poursuivre son engagement à une vingtaine de kilomètres de Malleval. "A Saint-Marcellin, il y a un enjeu important, il y a une population beaucoup plus nombreuse et pour moi, l'engagement écologique doit être lié à un engagement social puisqu'il y a une population ici qui a besoin d'être aidée dans la transition écologique", estime-t-il.
Sans candidat, Malleval sera administrée provisoirement par une délégation spéciale formée par le préfet. Elle organisera des élections partielles. Mais en cas d'échec, la loi prévoit la dissolution de la commune et sa fusion avec une commune voisine.