A l'occasion d'Octobre Rose, voici un coup de projecteur sur un art méconnu et pourtant crucial : le tatouage réparateur. En Isère, une jeune tatoueuse permet aux femmes opérées du cancer du sein de retrouver l'estime de soi. En métamorphosant leurs cicatrices, Jessica Balazun apaise les blessures
En 2013, Véronique affronte le cancer : longtemps, elle a gardé les traces de son combat : des cicatrices, sur son sein reconstruit, sur son épaule aussi, là où était implantée sa perfusion de chimiothérapie.
Jessica, la tatoueuse, a permis à Véronique de "transcender la maladie", Véronique qui témoigne : " Ces tatouages me permettent de pouvoir, de nouveau, me regarder dans le miroir. Je ne vois plus seulement ces plaies qui me rappelaient sans cesse que j'ai été malade, que je suis même passée tout près de la mort, je vois désormais une oeuvre d'art, qui m'apaise ".
Ce n'est pas un hasard si Jessica, architecte de formation, s'est lancée dans le "tatouage réparateur". Pour aider les autres à se re-construire. La maladie, le traumatisme, Jessica sait ce que cela veut dire : "J'ai été moi-même malade, j'ai aussi dans mon entourage des amis, des proches qui ont lutté contre le cancer, dont certains sont morts d'ailleurs, je sais combien le chemin est douloureux est difficile" raconte la jeune femme.
A l'occasion d'Octobre Rose, Jessica expose ses créations à Voiron, à la clinique de Chartreuse qui lui adresse certaines patientes. Les 8 et 15 octobre, Jessica y animera un atelier sur le "tatouage réparateur".
Car pour Claude Mergui, chirurgien et directeur de la Clinique de Chartreuse, "après la reconstruction physique, il est essentiel aussi de retrouver l'estime de soi".
Reportage de Jean-Christophe Pain, Cédric Picaud & Sophie Villate