L’information est révélée par Mediapart ce samedi. En pleine pénurie de masques, Tewfik Derbal, ancien collaborateur du ministre de la santé Olivier Véran, et de la députée LREM de l’Isère Emilie Chalas aurait tenté de toucher une commission sur une commande de masques FFP2.
L'affaire a débuté mi-mars, en pleine pénurie de masques de protection contre l'épidémie de coronavirus.
Selon Mediapart, Tewfik Derbal, l'ancien assistant parlementaire d'Olivier Véran, devenu ensuite collaborateur de la députée iséroise LREM, Emilie Chalas a cherché à positionner une offre de masques FFP2 auprès du ministère de la Santé.
Ces masques en grande quantité - au moins un million - étaient proposés par une société française d'import-export avec la Chine, auprès de qui "plusieurs pays" avaient manifesté leur intérêt, "sauf la France", selon le quotidien.
Selon des messages produits par Mediapart, la société est alors entrée en contact avec Tewfik Derbal, qui a affirmé être "en lien" avec le ministère de la Santé, et réclamé une commission en tant "qu'apporteur d'affaires": un certain pourcentage du prix sur chaque masque vendu.
Un contrat est signé entre les deux parties, mais "la transaction n'aura jamais lieu", et "Tewfik Derbal ne finalisera jamais la commande de l'Etat", ajoute le journal.
Emilie Chalas affirme avoir été informée de l'affaire le 7 mai par une journaliste de Mediapart. Elle précise que Tewfik Derbal lui "a confirmé les faits relatés par l'article de Mediapart". Il a démissionné de son poste vendredi.
Dans un communiqué, Emilie Chalas condamne "avec la plus grande fermeté ces faits et comportements qui sont contraires aux valeurs qui fondent mon engagement politique au service de mes concitoyens (...) Ces faits me heurtent, l’intention me heurte."
De son côté, Olivier Véran a répondu au quotidien Le Dauphiné Libéré que "cette histoire" ne le "concerne pas".
"Les premières semaines, le ministère a reçu des centaines d'offres de masques, par tous les canaux imaginables. À tel point que la cellule de crise a dédié une équipe à l'examen de ces offres. L'écrasante majorité était d'ailleurs hélas bidon. J'imagine que celle de Tewfik Derbal l'était aussi, vu qu'aucune suite n'y a été donnée", argumente-t-il.
Le ministère de la Santé n'a pas souhaité faire de commentaire.