La station de ski des Deux-Alpes (Isère) va installer six canons à neige, début septembre, à plus de 3 000 mètres d'altitude. L'objectif est de protéger le glacier de la fonte et de l'érosion. Une première en France.
C'est une première en France. La station de ski des Deux-Alpes (Isère) va se doter de six canons à neige, début septembre, qui seront installés à plus de 3.000 mètres d'altitude dans l'espoir de protéger son glacier de la fonte et de l'érosion.
"L'objectif est de créer une couche de neige suffisamment grande et résistante pour protéger la calotte glaciaire" qui culmine à 3.600 mètres d'altitude, explique à l'AFP Gilles Vanheule, directeur de l'office de tourisme. "On a déjà fait des essais ces dernières années et on s'est aperçu que ça fonctionnait, la partie du glacier concernée ne s'est pas érodée."
Depuis une dizaine d'années, un lac de fonte de 35 000 m3 s'est formé au bas du domaine glaciaire, à 3 200 mètres. Les canons, qui seront posés le long d'un téléski à même la glace, puiseront dans cette eau à l'automne pour tapisser de neige artificielle environ 4 hectares de pistes skiables situées sur le glacier, ouvertes l'hiver mais aussi l'été et à la Toussaint.
"Tous les glaciers souffrent, subissent le réchauffement actuel. On a moins de chutes de neige, qui n'a pas le temps de se transformer en glace. Si on met de la neige de culture, on va copier ce que la fait la nature, avec une neige plus dense, qui ressemble à du névé", estime Arnaud Guerrand, responsable de l'enneigement.
Selon lui, les épaisseurs maximales de ce glacier de 120 hectares atteignent 70 mètres, contre 80 il y a dix ans. "Là où elle n'est plus recouverte de neige, on perd 1 à 2 mètres de glace par an en moyenne, à 3.200 mètres d'altitude", ajoute-t-il.
Parallèlement, la station modernise également son réseau de 250 canons à neige sur le reste du domaine. "Les périodes de froid sont de plus en plus courtes, donc on a redimensionné les tuyaux pour pouvoir produire plus rapidement", poursuit M. Vanheule. Au total, 2,7 millions d'euros sont investis, dont 800.000 pour l'installation
des canons sur le glacier.