Projet d'attaque contre Macron en 2018 : deux Isérois et onze autres personnes renvoyés en correctionnelle

Deux Isérois, ainsi qu'onze autres personnes, ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris par les juges antiterroristes. Tous sont soupçonnés d'avoir envisagé une attaque contre le président de la République, Emmanuel Macron, en 2018.

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Les juges antiterroristes chargés de l'enquête sur les "Barjols", groupe proche de l'extrême droite identitaire soupçonné d'avoir envisagé une attaque contre Emmanuel Macron en 2018, ont ordonné un procès correctionnel pour 13 personnes, a appris mercredi l'AFP de source proche du dossier.

Ces onze hommes et deux femmes seront jugés à Paris pour le délit d'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme. Le procès est prévu entre le 17 janvier et le 2 février prochains.

Deux Isérois, dont le "cerveau"

L'information judiciaire avait été ouverte peu après l'arrestation le 6 novembre 2018 de plusieurs sympathisants de l'extrême droite radicale. Quatorze personnes avaient été interpellées et mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, passible des assises.

Mais à l'issue de près de quatre ans d'instruction, le Parquet national antiterroriste avait demandé une requalification des faits pour que 12 personnes soient jugées pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle, infraction jugée devant le tribunal correctionnel, et requis un non-lieu pour deux autres personnes. Finalement, les juges d'instruction ont décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel treize personnes et ordonné l'abandon des poursuites pour la quatorzième.

Deux Isérois figurent parmi ces 13 personnes. Une femme âgée de 62 ans au moment des faits avait été interpellée le mardi 6 novembre 2018 à son domicile de Prunières, à côté de La Mure, en Isère. Elle habitait la commune depuis trois ans, mais sa famille était originaire du village. 

Selon le maire Michel Toscan, interrogé à l'époque, elle était connue pour ses idées d'extrême droite et son opposition au gouvernement mais "elle n'a jamais causé de problèmes sur la commune et a de bons rapports avec ses voisins".

Couteau en céramique

L'autre suspect isérois, Jean-Pierre Bouyer, retraité âgé de 62 ans en 2018, est considéré comme le "cerveau" du groupe, selon les informations de France Bleu. Originaire de Saint-Georges-de-Commiers (Isère), il avait été interpellé en Moselle où Emmanuel Macron était en visite la veille dans le cadre des commémorations de la Première Guerre mondiale.

Les enquêteurs s'étaient décidés à intervenir après avoir appris le déplacement de Jean-Pierre Bouyer dans l'est de la France. Dans une conversation interceptée par les policiers, ce retraité avait évoqué l'idée de s'en prendre au chef de l'Etat avec un couteau en céramique, non détectable par les contrôles de sécurité. Dans le véhicule avec lequel il s'était rendu en Moselle avaient été découverts notamment un poignard dans son étui et une bible.

"Actions violentes"

Dans leur ordonnance datée du 8 novembre, dont l'AFP a eu connaissance, les magistrats soulignent qu'"il est établi que les projets d'actions violentes conçus par les membres du groupe des Barjols (...) visaient exclusivement à troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur".

Et ce, d'une part, "en conduisant des actions violentes à l'encontre du chef de l'Etat et des membres du gouvernement afin de renverser par la force les institutions et d'autre part en visant des lieux symboliques tels que des mosquées ou des groupes spécifiques tels que les migrants afin d'infléchir la politique conduite par le gouvernement".

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