Rien à voir avec les punaises de lit, les punaises des bois ou les diaboliques que vous connaissez bien... Les punaises de céréales ont fait leur apparition en Isère au coeur de l'été 2019. En moins d'une semaine, elles ont envahi des dizaines de maisons dans quatre communes.
Du jamais vu en Isère. Au coeur de l'été 2019, des dizaines de maisons ont été assiégées par des millions de punaises de céréales. Des insectes minuscules qui s'infiltrent partout.
En moins d'une semaine, la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles a reçu une quinzaine de signalements dont 4 en Isère. Les communes de Saint-Alban-du-Rhône, Satolas-et-Bonce, Charvieu-Chavagneux et Chavanoz sont touchées.
Un véritable fléau pour les particuliers
Elles ont assiégé des dizaines de maisons en quelques jours. Les punaises de céréales ne sautent pas, ne volent pas, ne piquent pas, mais elles courent très vite et s'infiltrent partout.Lorsqu'elles débarquent dans les jardins, les habitants n'ont plus qu'à se calfeutrer pour tenter de leur barrer la route. Ils sont obligés de vivre cloîtrés sans ouvrir les fenêtres sous peine d'être rapidement envahis.
"Elles grimpent partout" explique Yacine, un habitant de Chavanoz que nous avons rencontré. "Elles ne font pas la différence entre un mur et vos jambes". Dans le lotissement touché par l'invasion, tout le monde se gratte et tape des pieds régulièrement pour faire retomber les petites bêtes.
Laurent, lui, s'inquiète pour son usine de tôlerie industrielle. Il craint des courts-circuits. Les alarmes se sont déjà mises en route à deux reprises à cause des ces punaises qui s'infiltrent dans les boîtiers.
Des punaises minuscules
Elles font partie de la famille des Lygaeidae explique Camille Bagnis, entomologiste à la FREDON AURA. Un organisme à vocation sanitaire qui surveille la santé des végétaux dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.Ce sont des sortes de punaises qui n'ont rien à voir avec les punaises de lit, celles des bois ou encore les diaboliques mieux connues aujourd'hui. Les punaises de céréales sont minuscules et très invasives.
"Ce sont des juvéniles" précise la spécialiste des insectes qui en principe n'arrivent pas à l'âge adulte.
Un problème d'origine agricole
Le phénomène touche principalement les maisons qui se trouvent autour des champs de colza, constate Camille Bagnis. Il apparaît après la récolte, en période de sécheresse. Le réchauffement climatique pourrait être en cause.
Mais on sait encore très peu de choses sur ces petites bêtes. Car les invasions de jardins sont très récentes.
Le tout premier cas d'infestation connu dans la région remonte à deux ans. C'était dans la Drôme. L'an passé, le problème s'est étendu dans le département : 5 signalements.
Et cet été 2019, il a gagné trois autres départements : le Rhône, l'Ardèche et l'Isère.
Aucune solution pour l'instant
"Tout le monde s'en fout" déplore l'adjoint au maire de Chavanoz qui a tenté vainement de mobiliser la préfecture et divers organismes d'Etat chargés de l'hygiène, la santé et l'environnement pour trouver de l'aide.
Les punaises ne piquent pas. Elles ne provoquent pas d'allergie. Elles ne sont pas urticantes. Et elles ne provoquent pas de dégâts majeurs aux cultures. Résultat, personne ne s'y est vraiment intéressé jusqu'à présent. Et il n'existe aucune réglementation qui permette de savoir comment s'en débarrasser.
Les victimes d'invasions sont donc priées de prendre leur mal en patience. De fortes pluies ou la chute des températures viennent en principe à bout des nuisibles naturellement au bout de 5 à 10 jours.