Le maire de Chichilianne (Isère) a déposé plainte après le déroulement d'une rave party sur l'un de ses terrains, entre vendredi et dimanche. Il dénonce des insultes et menaces proférées à son encontre par des teufeurs. Les derniers participants sont en train de quitter les lieux ce lundi.
Près d'une centaine de personnes étaient encore présentes en début de matinée malgré la neige, la pluie et la grêle. La rave party organisée illégalement sur la commune de Chichilianne, au pied du massif du Vercors en Isère, est en train de prendre fin ce lundi 1er avril.
Le rassemblement a débuté dans la nuit de vendredi à samedi avec plusieurs centaines de véhicules convergeant sur les lieux. Si la plupart des participants sont désormais partis, le départ des derniers teufeurs a été rendu difficile par la météo, de nombreux véhicules étant embourbés.
"C'est insupportable de voir plusieurs centaines de personnes arriver sur vos terrains sans rien demander. Ils se sont crus chez eux et (...) au bout de trois jours de festivités, des véhicules sont encore sur le terrain", dénonce le maire de Chichilianne, Eric Vallier, "pas du tout préparé à un tel assaut."
"Ils se croient tout permis"
La rave party, qui n'a fait l'objet d'aucune autorisation, a rassemblé près de 600 personnes dans le lieu-dit reculé des Fourchaux situé en fond de vallée, au pied du Mont-Aiguille. Des gendarmes ont été déployés pour effectuer des contrôles à proximité du lieu de rassemblement. "L'organisateur a été identifié et le matériel saisi", indique la préfecture de l'Isère dans un communiqué.
Quelque 335 personnes et 243 véhicules ont été contrôlés pour un total de 30 infractions constatées depuis vendredi. Un homme a notamment été interpellé pour outrage à agent et rébellion. L'individu, vraisemblablement alcoolisé, se serait montré agressif envers les gendarmes, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Les dégâts sont estimés à plusieurs milliers d'euros sur la parcelle qui avait été ensemencée à l'automne. Le maire, qui en est l'un des deux propriétaires, a déposé plainte pour occupation illégale du terrain - comme le second agriculteur - et menaces. "Ils m'ont proposé 2 000 euros d'indemnisation pour les dégâts sur le terrain mais en contrepartie, il fallait que j'enlève ma plainte. J'ai refusé et c'est à ce moment que le ton est monté. J'ai entendu par certains individus qu'ils allaient s'en prendre à moi et à ma famille", poursuit Eric Vallier.
"J'ai entendu des propos insultants envers le monde agricole et des menaces en disant qu'on était repérables, qu'on était fragiles et que si on menait des actions, ils n'en resteraient pas là. Ce sont des gens qui ont des capuches sur la tête avec juste les yeux qui dépassent, vous ne pouvez pas les identifier et ils se croient tout permis", dénonce-t-il.
Depuis samedi, la Protection civile a pris en charge six participants, dont quatre ont été évacués vers le CHU Grenoble-Alpes. Plusieurs interventions concernaient des consommations de stupéfiants, avec notamment des formes d'auto-agression. Un fêtard, qui s'était jeté dans un ruisseau, a également dû être repêché.
En fin de matinée ce lundi, les dernières personnes présentes sur place étaient en train de quitter les lieux. Les barrages mis en place par la gendarmerie pour contrôler la circulation devraient être levés dans l'après-midi.