À Jarrie, en Isère, les salariés d'Arkema, leader de la chimie des matériaux, sont entrés en grève ce lundi 13 décembre. Ils demandent de meilleurs salaires à une direction qui enregistre une importante rentabilité.
Tous les voyants sont au vert du côté d'Arkema. En 2021, l'entreprise leader de la chimie des matériaux devrait enregistrer un chiffre d'affaires de près de 9 milliards d'euros, et "une rentabilité de 1,9 milliard", selon un communiqué de presse de la CGT. Avec FO, le syndicat a pourtant invité les salariés des 13 sites français à entrer en grève, ce lundi 13 décembre. Pour cause, tous veulent avoir leur part du gâteau et donc de meilleurs salaires.
Sur le site de Jarrie, en Isère, plusieurs dizaines de salariés ont suivi ce mouvement de grève reconductible. "L'an dernier, tout le monde a souffert avec le Covid. De notre côté, nous n'avions rien demandé. On n'a pas fait de grève. On a touché 25 euros supplémentaires. C'était minable", explique Stéphane Vigne, technicien chimiste en laboratoire depuis 26 ans chez Arkema Jarrie.
Il poursuit : "Il y a trois semaines, notre direction nous annonce les chiffres de cette année. C'est presque insolent des chiffres comme ça. Tant mieux pour le groupe, tant mieux pour les salariés et les actionnaires. L'action du groupe a explosé en quelques mois. Alors quand on regarde l'inflation, on se dit que la direction va jouer le jeu. Mais ce n'est pas le cas."
Une augmentation générale des salaires
Les salariés demandent ainsi une augmentation salariale de 100 euros et une revalorisation de la prime d'ancienneté. Pour le moment, le compte n'y est pas : "La direction a proposé 1,7 % d’augmentation générale avec un minimum de 50 euros par mois et une surprime d’intéressement de 800 euros", indique la CGT avant de continuer : "Or, l’augmentation du coût de la vie est de 2,8 %, et Arkema ne compense pas la perte de pouvoir d’achat de tous les salariés."
Face à ces revendications, le directeur de l'usine, Gilles Carraz, tient à préciser que la rémunération moyenne annuelle d'un ouvrier employé se situe dans les 40 000 euros bruts tout compris : "Depuis la création d'Arkema en 2006, nous sommes à 25 % au-dessus de l'inflation en ce qui concerne les mesures. Nous voulons rester prudents. Il y a une belle embellie cette année certes, mais est-elle due à un rebond économique ? Est-ce que cela va se prolonger en 2022 avec tous les nuages qui s'amassent sur les prix de l'énergie ?"
"Il faut rester prudent si on veut continuer à maintenir notre compétitivité en France", tempère le directeur d'usine.
Sur le site de La Chambre, en Savoie, les employés étaient aussi en grève dès ce lundi 13 décembre au matin. Comme sur tous les autres sites, le mouvement est reconduit jusqu'à mercredi. "Par sa position intransigeante et en rupture du dialogue social, Arkema préfère perdre un peu plus de 7 millions d’euros de chiffre d’affaires par jour", conclut la CGT.