Sécheresse : faute d'eau vive, les Championnats de France de canoë-kayak "délocalisés" de Tours à l'Isère

Cela n'était jamais arrivé. Programmée à Tours, une partie des Championnats de France de canoë- kayak se tiennent finalement près de Vienne, dans le nord de l'Isère, du samedi 29 octobre au mardi 1er novembre. Le débit du Cher n'est en effet pas suffisant

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"C'est historique. C'est la première fois que cela arrive. En général en novembre, à la Toussaint, on est plutôt à un niveau de 25 à 30 m3 en plein mois de novembre", indique Nathalie Gastineau, conseillère technique régionale du Centre-Val de Loire. 

Programmée à Tours, une partie des épreuves du Championnats de France de canoë-kayak a été délocalisée près de Vienne, dans le Nord-Isère. Pour cause, le débit du Cher n'était pas suffisant pour organiser les épreuves.

Il aurait fallu un débit, au minimum de 20 m3 d'eau. Or le Cher est en ce moment entre 15 et 18 m3. Le club organisateur a été contraint, il y a à peine de deux semaines de déplacer l'événement... sur le Rhône, à Saint-Pierre-de-Bœuf dans le département de la Loire, terrain d'entraînement du club viennois.

En cause : la sécheresse des derniers mois, et plus généralement le dérèglement climatique qui sévit ces dernières années.

J'ai vu le glacier il y a pas très longtemps, et on voit bien que cela diminue. Sur le long terme, à l'échelle humaine, il risque d'y avoir des problèmes d'eau sur le Rhône.

Philippe Couchoud, gérant de l'espace eaux vives de Saint-Pierre-de-Boeuf

Le Rhône maintient pour l'instant un niveau d'eau suffisant. Mais pour combien de temps encore ? Philippe Couchoud, kayakiste et gérant de l'espace eaux vives de Saint-Pierre-de-Bœuf s'inquiète pour l'avenir : "Nous sommes sans doute tranquilles encore quelques années mais j'ai vu le glacier il n'y a pas très longtemps, et on voit bien que cela diminue. Sur le long terme, à l'échelle humaine, il risque d'y avoir des problèmes d'eau sur le Rhône."

Les kayakistes contraints de s'adapter

La décision a été prise dans un délai très court. Les compétiteurs ont dû s'adapter rapidement. La "délocalisation" représente sans doute un petit avantage pour ceux qui concourent "à domicile" reconnaît Eve Vitali-Guilbert, kayakiste en équipe de France junior, originaire de la région : "C'est vrai que je connais plus facilement les traces dans ce bassin. Après cela reste toujours de l'eau vive, et c'est toujours incertain."

La jeune femme est arrivée première dans sa catégorie. Les épreuves se déroulent jusqu'au mardi 1er novembre, avec la finale de la Coupe de France individuelle, et les épreuves de sprint par équipe.

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