Les stations de Saint-Pierre-d'Entremont et Saint-Pierre-de-Chartreuse, en Isère, sont à la recherche d'un nouveau modèle pour sortir du tout ski. Le domaine du Planolet, exploité depuis cette saison par une association, n'a pas encore pu ouvrir faute de neige.
Sur les pentes vertes, les remontées mécaniques du domaine skiable du Planolet, à 1100 mètres d’altitude, sont toujours à l'arrêt. La station du massif de la Chartreuse n'a pas encore pu accueillir de skieurs cet hiver, faute de conditions favorables. Mais des bénévoles anticipent l'arrivée des premiers flocons et se tiennent prêts à ouvrir dès que l’enneigement le permettra.
"C'est très important parce que beaucoup de personnes vivent de cette activité : restaurateurs, hébergeurs, commerçants, école de ski... Du jour au lendemain, on ne peut pas dire stop à une activité qui va pouvoir fonctionner - sans doute de manière plus limitée par rapport à 10 ans en arrière - pendant encore quelques années", estime Yann Daniel, président de l'association Nouvelles traces en Chartreuse, en charge de l'exploitation du domaine skiable isérois.
Constituée cet automne, l'association peut exploiter jusqu'à cinq téléskis. Ce modèle de plus en plus courant dans les stations de basse et moyenne altitude permet, grâce à un petit nombre de salariés, d'ouvrir le domaine en proposant des tarifs compétitifs.
La soixantaine de bénévoles, commerçants, moniteurs de ski ou retraités, restent bien conscients de la transition qui s'opère. "L'avenir, je le vois avec un peu de blanc et beaucoup de vert. Les conditions climatiques nous l'imposent. Mais il faut pouvoir faire du ski quand il y a du blanc", assure Bruno Cottave, membre de Nouvelles traces en Chartreuse.
"Le fait d’avoir une exploitation sous un régime associatif, cela fait aussi partie de la transition. Jusqu’à maintenant, c’était des structures lourdes qui imposaient d’avoir de gros budgets, alors que le principe associatif fait qu'on a un budget plus limité parce qu'on a beaucoup de bénévoles."
De nouvelles activités à développer
Faute de chausser leurs skis, certains vacanciers enfilent les patins pour profiter de la glace. Avec ou sans neige, la mairie de Saint-Pierre-de-Chartreuse cherche à maintenir de la vie au cœur du village. "On a besoin de se diversifier autant l'été que l'hiver. Seuls, les élus ne pourront pas le faire donc l’idée, c’est que le projet soit porté collectivement avec l’ensemble du village", résume Cécile Lasio, adjointe au tourisme.
D'autres visiteurs optent pour les raquettes ou le ski de randonnée alors que le manteau neigeux s'est installé à plus haute altitude. "Tant que la neige sera là, on sera là aussi", sourit Christian Dambuyant, gérant d'un magasin de location de matériel de sports d'hiver depuis 22 ans et bénévole au sein de l'association Nouvelles traces en Chartreuse.
On est une station de moyenne altitude, à 900 mètres. Des Noëls avec de la neige, c'est une fois sur cinq donc on a l'habitude. On fait le dos rond et on attend.
Christian Dambuyant, gérant d'un magasin de location de matériel de sports d'hiverà France 3 Alpes
Si de nombreux commerçants ont baissé le rideau faute de clients, d’autres croient en l’avenir d’une station village sans ski, attractive grâce à sa dimension familiale. "Les gens viennent ici pour profiter de la nature, qu'il y ait de la neige ou pas, même si c'est toujours un petit plus. (...) L’été, il y a de la randonnée, pas mal de visites culturelles", liste Virginie Meditz, restauratrice à Saint-Pierre-de-Chartreuse qui nourrit "beaucoup d'espoir" pour l'avenir de la station.
Les bénévoles de Nouvelles traces en Chartreuse espèrent pouvoir ouvrir la station 45 jours cette année, contre 31 la saison passée. Mais l'avenir de cette station de moyenne montagne préoccupe les élus de Saint-Pierre-d'Entremont et Saint-Pierre-de-Chartreuse qui se partagent le domaine skiable. Une réunion publique était organisée jeudi 4 janvier en présence d'habitants et d'acteurs économiques pour penser un nouveau modèle d'exploitation et réfléchir aux activités annexes à développer.