Témoignages. Éboulement en Isère : "C'était apocalyptique, on a vu la montagne dégringoler", racontent des habitants

De nombreux habitants de La Rivière, en Isère, ont vu un pan de montagne se détacher jeudi soir, en bordure du massif du Vercors. Ils décrivent un éboulement d'une ampleur inédite dans ce secteur.

Un bruit sourd puis un nuage de poussière. L'immense éboulement qui s'est produit jeudi soir sur la commune de La Rivière, en Isère, a coupé la route départementale Grenoble-Valence et déclenché d'importantes opérations de recherches, bien qu'"aucun disparu (n’ait) été signalé" pour l'heure, selon la préfecture de l'Isère.

"On a entendu un énorme bruit et en regardant par la fenêtre, on a vu la poussière qui montait et qui passait au-dessus des arbres. En regardant la montagne, j'ai vu qu'il y avait un trou. C'est un pan de montagne qui est parti", raconte Michel Dufresne, adjoint au maire de La Rivière, habitant à quelques centaines de mètres des lieux.

L'éboulement de très grande ampleur concernerait "plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes" de roches et de gravats, selon Bernard Perazio, vice-président du conseil départemental en charge des routes. C'est la première fois qu'un tel événement se produit dans ce secteur, au pied du Vercors.

"Quand on habite à côté de la montagne, on se dit toujours qu'on est dans des zones d'éboulement. Je suis à 200 mètres de la montagne mais les rochers, ça peut rouler. Mais je suis moins exposé que d'autres qui sont très proches", ajoute Michel Dufresne.

"On a vu la montagne dégringoler"

A près d'un kilomètre du lieu de l'éboulement, face au pan de montagne qui s'est effondré, Karine a assisté à la scène depuis son jardin. "C'était apocalyptique", décrit-elle. "J'étais à la maison en train de jouer avec mon fils et j'ai entendu un bruit assourdissant, un peu inhabituel. On habite à côté de la carrière donc on a l'habitude d'entendre ce genre de bruit mais il n'y a pas eu de détonation, rien. J'ai levé la tête et c'est là que j'ai vu le haut de la carrière glisser le long de la paroi, comme un toboggan de pierres, d'arbres, etc."

L'éboulement s'est produit sur le site d'une carrière en cours d'exploitation, mais "plus personne ne travaillait sur le site au moment où l’éboulement a eu lieu", selon le préfet de l'Isère Louis Laugier. "Il y avait des signes de déstabilisation mais qui ne permettaient pas de penser qu’il puisse se passer un événement de ce niveau", a-t-il également indiqué.

"C'était assez long. Il y a eu deux épisodes, un premier éboulement et, quelques secondes après, un second moins important mais assez impressionnant. Le bruit était incroyable. Il y avait beaucoup de poussière, d'énormes cailloux qui tombaient", poursuit Karine. "L'éboulement est parti de très haut, c'est là que j'ai compris que ce n'était pas normal. (...) On a vu la montagne dégringoler."

Les recherches doivent reprendre ce vendredi matin en présence d'une trentaine de sapeurs-pompiers et d'équipes cynophiles. Mais l'instabilité du terrain empêche, pour l'heure, la reprise des opérations. La route entre Grenoble et Valence demeure coupée sur "près d'un kilomètre de long". Jusqu'à une vingtaine de mètres de roches et d'arbres recouvrent l'axe habituellement très emprunté par les automobilistes.